Dans cette troisième partie de la série soirée sans alcool, je vais te parler de la préparation aux soirées. Depuis que j’ai arrêté je ne vais jamais en soirée sans avoir pris le temps de me préparer. Pour moi la non-préparation est la porte ouverte aux re-consommations. Je vais donc te donner le processus que je mets en place à chaque fois que je sors.
Alors tout d’abord j’espère que tu as lu la partie 1 L’origine du craving (crever d’envie) et la partie 2 Trop tôt pour aller en soirée ? Si ce n’est pas le cas je te conseille vraiment d’aller les lire. Tu comprendras mieux la suite.
- Résumé des parties précédentes
- La non-préparation est la porte ouverte aux re-consommations
- La première chose à faire est d’identifier plus précisément tes situations déclenchantes !
- Je choisis bien mes soirées
- Je choisis bien mes amis
- Des armes plus concrètes
- Première arme : un objectif clair et précis !
- Seconde arme : Prévois des substituts à l’alcool
- Premier conseil : prévois toujours au cas où !
- Deuxième conseil : Evite les bières sans alcool.
- Troisième arme : Fais-toi des mémos
Résumé des parties précédentes
Pour résumer, dans la partie 1, je t’ai expliqué que ton cerveau associe l’alcool à des situations. Ces situations te déclenchent l’envie de boire malgré le fait que tu ne veuilles pas boire à la base !
Dans la partie 2, je t’ai expliqué qu’une soirée est une situation associée par excellence. Surtout si tu es fêtard de base. Soirée = je bois de l’alcool. C’est automatique et indépendant de ta propre volonté. Tu as un manque de contrôle physique dans ton cerveau.
Donc lorsque tu arrêtes l’alcool il te faut :
- Un temps de sevrage
- Un temps de reconstruction cognitive
- Et un début de déconditionnement
Avant de pouvoir retourner en soirée. Cela permet à ton cerveau de retrouver un peu de contrôle.
Une fois que tu as pris ce temps. Que tu te sens assez fort ou forte. Tu peux retourner en soirée. Mais ton cerveau est encore conditionné. Donc il y a encore des choses à mettre en place pour ne pas rechuter, ni re-consommer.
On va appeler ça la période de déconditionnement : ton cerveau est assez fort pour résister mais tu as encore tes chemins neuronaux qui risquent de te faire rechuter. Tu as encore des cravings ! Beaucoup plus gérables qu’au début mais tu en as quand même. Il est donc essentiel de bien se préparer.
La non-préparation est la porte ouverte aux re-consommations
Pour moi, il est essentiel de se préparer avant de sortir !
La manière la plus simple de ne pas ressentir de craving et de ne pas boire serait de ne pas sortir.
- On pourrait tout simplement éviter les soirées indéfiniment. Mais personnellement je ne sais pas toi, mais j’ai envie de rester sociable. On ne peut pas éviter toute situation sociale sous prétexte que le produit y est ! Car l’alcool est partout, on s’isolerait ! Ce ne serait pas bon pour notre moral.
- On pourrait demander aux autres de faire soirée sans alcool et essayer de les convaincre de ne pas boire. Mais ça encore c’est non, il faut respecter le choix des autres qui est de boire. Ne pas les diaboliser. Et accepter qu’on soit en minorité dans cette société. Si tu veux que les gens autour de toi changent, montre leur que l’on peut passer des soirées sans alcool. Ce sera beaucoup plus efficace.
Donc tout ça pour te dire qu’au bout d’un moment quand on se sent prêt on doit faire face plutôt qu’éviter. Ça permet d’expérimenter et de faire passer le comportement « je ne bois pas d’alcool » dans les automatismes. Il faut que ça devienne une habitude pour que tu n’aies même plus à y penser. C’est automatique, évident, ce soir tu ne bois pas d’alcool.
Pour ça il faut se confronter aux soirées, tu dois l’expérimenter.
Mais face à une société où l’alcool est banalisé, il faut s’armer avant de partir en soirée. Dis-toi bien que tu es un guerrier ou une guerrière qui part au combat contre son ennemi l’alcool. Tu vas lui faire face. Et tu as besoin d’armes pour combattre. La première arme que tu as est celle de bien te préparer.
Je vais te donner le processus que je mets en place, les questions que je me pose à chaque fois que je pars en soirée. Au début, tu dois te préparer sérieusement. N’oublie pas que tu te bas contre une drogue donc fais-le sérieusement, c’est important. Plutôt que de foncer tête baissée à ta soirée, prends le temps d’analyser la situation. Au début cela va te prendre du temps avant d’aller en soirée mais tu verras tu auras de moins en moins besoin de réfléchir à ces questions.
Donc tout à l’heure je t’ai dit qu’une soirée est une situation déclenchante par excellence. Souviens-toi je t’ai dit Soirée = Je bois de l’alcool.
Surtout si tu es fêtard de base. Mais, en réalité peut être que toutes les soirées ne te déclenchent pas une envie d’alcool. Peut-être que tu vas avoir envie de boire dans un bar avec tes amis, alors que tu n’auras pas forcément envie de boire dans un appart avec ta sœur. C’est plus nuancé. Tu vas voir aussi que dans en seule soirée il y a des moments où tu auras envie et des moments où tu n’auras pas forcément envie. Souvent tu penses à autre chose, ton attention n’est pas centrée sur l’alcool.
C’est plus précis que juste soirée = boire de l’alcool. Donc…
La première chose à faire est d’identifier plus précisément tes situations déclenchantes !
Autrement appelée situations associées (associées à ta consommation d’alcool) ou encore situations à risque.
Tu dois anticiper. Identifie toutes les situations qui peuvent te déclencher un craving. Cela peut être extrêmement précis : quand je suis dans tel bar avec telles personnes à telle heure, j’ai envie de boire.
Tes situations à risque peuvent être liées à des choses extérieures à toi :
- Certains endroits. Les bars, cafés, apparts, ville dans lesquels tu as bu pendant des années.
- Certains moments de la journée. Donc là dans le cadre des soirées c’est plutôt l’heure de l’apéro, je ne sais pas à quelle heure c’était l’apéro pour vous, moi en général c’était 18h. C’est un moment qui était très critique à passer pour moi.
- Certaines personnes : tes collègues d’after work, tes amis buveurs, ta famille, ton partenaire…
Mais tes situations à risque peuvent aussi être internes. Elles peuvent être liées à :
- Des sentiments et des émotions ? Quand tu te sens tendu, seul, déprimé ou très heureux aussi, quand tu ressens de la joie.
- A des pensées : « C’est la fin de journée, je l’ai bien mérité », « tout le monde va me regarder si je ne bois pas » « Juste un verre pour le goût » « je suis sûre que je peux ré-arrêter facilement, je l’ai fait une fois »
- À des contextes particuliers. Évènements particuliers qui surviennent, expériences physiques particulières : être fatigué, avoir faim ou soif, avoir mal à la tête. Ou encore lorsque tu entends une musique.
Souvent, les situations à risque sont une combinaison de tous ces éléments.
Sache que personne n’a les mêmes situations associées ! Certains vont boire lorsqu’ils seront seuls chez eux, d’autres vont boire seulement avec des gens… Pour certains la simple présence d’alcool chez eux les fera rechuter, pour d’autres non. On est tous différents ! Nos situations associées sont liées à notre expérience de vie et personne n’a exactement la même expérience de vie.
Je te conseille de faire un petit tableau et de noter toutes les situations dans lesquelles tu as soudain envie d’alcool. Note le contexte tout entier, le lieu, les personnes présentes, les émotions ressenties, les pensées qui surviennent. Je te mets le tableau en dessous mais ne t’inquiète pas il sera dans la fiche récapitulative que je vais te donner dans la partie 5.
Pour remplir ce tableau il n’y a pas meilleur indicateur que tes rechutes précédentes. La rechute t’indique ce qui ne fonctionne pas pour toi quand tu essayes d’arrêter l’alcool. Pose toi des questions : Pourquoi ai-je rechuté ? Quelle a été la raison de ma rechute ? Quel était le contexte ? Est-ce en lien avec le lieu ? Le contexte ? Les personnes présentes ? Mon émotion ? Mes pensées ? Un événement ?
Si tu n’as pas encore essayé d’arrêter, commence dès maintenant à noter tes situations déclenchantes : essaye de te retenir de boire et voit à quels moments tu bois sans en avoir conscience. Tu peux tenir un journal de bord. Note les circonstances qui font que l’envie se déclenche.
Par exemple, moi je sais qu’aujourd’hui mes situations à risque sont :
- Aller en teuf : je ne pourrais pas y aller sans avoir envie de re-consommer, reprendre des trucs je pense. Il y a beaucoup trop de drogues là-bas, beaucoup trop de tentations.
- Faire soirée avec certaines personnes : si je revoyais mes anciens amis, je sais que ça serait très compliqué de ne pas boire alors qu’ils sont là. Six ans à boire avec eux donc normal en même temps. C’est une trop grosse habitude.
- Autre situation : je sais aussi que si jamais je vis une situation tragique, du genre un deuil ou une séparation, il vaudrait mieux que je reste chez moi. Si je vais en soirée et que je suis exposée à l’alcool, c’est rechute assurée. Je serais trop fragile psychologiquement je pense.
- Autre situation à risque plus banale : le vin rouge ! Le vin rouge est à haut risque pour moi ! J’ai beaucoup trop de pensées permissives dans mon cerveau quand je vois du vin rouge. Du type : « Juste un verre après j’arrête. » Donc j’évite au max d’y être exposée.
Donc vous voyez que ce sont des situations bien spécifiques. Heureusement mes situations à risques ont évolué avec le temps ! Elles sont de moins en moins nombreuses. Il y a encore trois mois par exemple, je ne pouvais pas écouter du rap sans que ça me déclenche une très forte envie de boire. Le problème du rap c’est que ça banalise énormément l’addiction donc c’est un très mauvais bail. Je ne pouvais pas non plus sortir rue de la verrerie à Aix c’est la rue des bars. C’est deux exemples parmi tant d’autres.
Aujourd’hui ce ne sont plus des situations à risque pour moi. Je me suis enfin remise à écouter du rap après 10 mois, sans avoir envie de boire ni fumer. Et je peux aller rue de la verrerie sans problème. Je n’aurais pas envie de re-consommer. Mais ça, c’était il y a à peine deux mois que ça m’est passé.
Donc le temps de me sentir assez forte j’ai changé toutes mes habitudes. J’ai évité certaines situations pendant longtemps. Puis très récemment j’y ai fait face car je me sentais assez forte.
Par contre, si je perçois la moindre envie de re-consommer dans telle ou telle situation, je n’y vais pas ou j’arrête ce que je suis en train de faire. Je reste extrêmement vigilante !
Donc revenons aux soirées, je me suis un peu égarée. Si tu as le moindre doute sur ta capacité à ne pas boire évite toute ancienne situation ! Comme je te l’ai dit dans la partie 2 il faut y aller progressivement, habituer petit à petit son cerveau aux soirées. Personnellement à présent, je prends vraiment le temps de choisir mes amis et mes soirées. Si je ne le sens pas, je n’y vais pas. C’est ce que je te conseille de faire. Donc j’ai deux conseils pour toi. Le premier conseil est choisi bien tes soirées.
Je choisis bien mes soirées
Tu peux refuser d’aller en festival et accepter d’aller chez un ami pour faire la fête. Privilégier les soirées avec des amis de confiance plutôt que les soirées dans les bars. C’est à toi de voir en fonction de la récence de ton sevrage, de la distance possible entre toi et l’alcool et de tes situations déclenchantes.
Pose-toi la question : cette soirée va-t-elle me faire rechuter ?
Déjà je te conseille dans un premier temps comme je te l’ai dit précédemment de choisir de nouveaux endroits pour faire soirée. Des endroits qui ne sont pas associés à ton ancienne consommation.
Ensuite je te conseille de choisir des endroits, des activités qui t’évitent l’ennui. Ennui rime avec envie ! Et tu le remarqueras, le temps est plus long sans alcool. Quand on boit, notre perception du temps se modifie, on commence la soirée et d’un coup il est 4h du matin ! C’est différent quand tu ne bois pas. Le temps est plus long.
Et le cerveau n’aime pas le vide. Tu risques de re-consommer si tu t’ennuies à un moment dans la soirée. Il est donc important de s’occuper ! Et pour ça il faut bien choisir tes soirées. Je te conseille d’éviter les soirées dans lesquelles les gens ne font que boire et discuter.
Quand tu arrêtes l’alcool tu découvres une incroyable diversité de lieux, de boissons et d’activités à faire sans alcool !
Personnellement avant d’arrêter l’alcool j’étais habitué aux soirées dans les apparts ou soirées dans les bars et basta ! Et je buvais toujours les mêmes boissons : bière, vin rouge ou vodka. Tout ce qui me déviait de l’alcool me saoulait, m’ennuyait. Les seuls jeux que j’aimais étaient les jeux d’alcool. Moi j’avais surtout envie de boire en soirée et avoir des « conversations philosophiques » sur la vie, la psychologie. J’adorais les conversations bourrées. Le reste m’ennuyait.
C’est une des caractéristiques de la dépendance : l’alcool devient une motivation prioritaire au détriment de toutes les autres motivations. Les amis, la famille, les activités hors alcool deviennent secondaires. Je me souviens avant d’arrêter l’alcool, j’ai fait une soirée avec mon copain, son meilleur ami et la copine de son meilleur ami. J’ai été choqué d’être la seule à boire au resto. Et encore choquée d’être la seule à boire lors de l’activité qu’on avait choisie juste après : le lancer de hache. L’alcool était trop peu présent à mon goût, ça m’ennuyait. Je n’étais pas du tout dans le jeu, au lieu de jouer comme les autres, je buvais des bières au comptoir en parlant avec les gens du stand. C’est un parfait exemple qui montre à quel point tout ce qui était hors alcool me désintéressait.
Aujourd’hui j’aimerais trop refaire cette activité ! Je serais beaucoup plus motivée pour jouer.
Donc profites-en pour sortir de ta zone de confort et tester plein d’activités diverses et variées ! Fais ce que tu ne faisais jamais avant ! Va dans les endroits où tu peux danser, rencontrer de nouvelles personnes, découvre de nouveaux lieux, fais des choses qui sortent de l’ordinaire ! Propose des alternatives à tes amis ! Si tes amis sortent dans le bar habituel, propose-leur d’aller dans un bar inconnu, qui propose des boissons non alcoolisées par exemple ! Le décor est différent, rien que ça : ça peut tout changer !
Nouveau départ est égal nouveau lieu, je t’assure que c’est plus simple. Tout ce qui te sort de tes anciennes habitudes et bon à prendre. Si ce sont de vrais amis ils accepteront pour t’accompagner dans ton arrêt. D’ailleurs il y a une autre chose très importante à faire, c’est celle de bien choisir tes amis.
Je choisis bien mes amis
Il est important de repérer qui sont tes amis et qui ne le sont pas.
Pose-toi la question : mes amis présents à cette soirée vont-ils me faire rechuter ?
Il est important de se demander quelles sont les relations qui pourraient freiner ton arrêt.
Il y a trois cas de figure :
- 1ère catégorie : Mes amis ne consomment pas d’alcool donc tout va bien. Ils ne vont pas me freiner dans mon arrêt.
- 2ème catégorie : Mes amis consomment de l’alcool mais nous partageons quand même des activités, nous nous amusons, nous parlons et ils savent m’apaiser, si nous échangeons quelque chose de réel alors nous pouvons envisager de se voir sans consommer le produit. Personnellement mes deux meilleures amies sont dans ce cas de figure. On peut passer des soirées sans alcool sans problème.
- 3ème catégorie : mes amis consomment et la seule chose que l’on partage est la consommation d’alcool.
Personnellement mon ancien entourage, mes anciens amis faisaient partis du dernier cas de figure. J’étais dans un groupe d’addicts et je me suis rendu compte peu à peu que les soirées de groupe bourrés, comptaient plus pour eux que la qualité des relations. Je dis pour eux mais c’était le cas pour moi aussi. Je pense que si je restais avec eux c’est surtout parce que je me sentais en confiance pour consommer et je me sentais moins coupable de le faire. Ce n’étais pas eux que j’allais rejoindre en soirée mais plutôt mes verres d’alcool. J’avais besoin d’une ambiance de groupe. Sauf que j’ai changé. Soudain j’avais envie d’une vie sans alcool contrairement à eux. Donc j’ai dû faire un tri dans mes amis pour me rapprocher de ce qui était vraiment important pour moi.
Avant d’en arriver au même stade que moi, c’est-à-dire le stade de couper les ponts, tu peux tester plusieurs choses :
- Si tes amis sont des gros buveurs et s’ils boivent quand ils sont ensemble, tu peux déjà leur proposer de les voir en groupe restreint ou chacun séparément. Si tu t’ennuies avec eux ou s’ils ne t’apportent rien alors soit honnête avec toi-même, ce que tu recherchais c’était l’effet de groupe, la possibilité de boire sans culpabilité et certainement pas des relations de qualité. C’est toi qui n’étais pas vraiment un ami pour eux. Dans ce cas, il vaut mieux se retirer de la relation. Dis-toi que tu rends service à l’autre, tu lui évites une fausse amitié basée sur l’alcool.
- Autre chose que tu peux faire c’est proposer à ton groupe d’amis de se voir dans d’autres lieux. Propose-leur des alternatives sans alcool. Tiens-les au courant de ton abstinence. Dis-leur bien : « À cette soirée je ne vais pas boire et je ne veux pas me retrouver dans telle ou telle situation ». Si ce sont de vrais amis, ils comprendront et feront des efforts pour te mettre à l’aise sans minimiser ta consommation ou t’encourager à boire.
C’est là que tu vas pouvoir déceler qui sont tes vrais amis.
Récemment sur un élan de nostalgie j’ai pris le risque de revoir un ancien ami. Il était au courant de mon arrêt depuis belle lurette. Quand je l’ai revu, la première chose qu’il a faite a été de minimiser ma consommation. « Mais non tu n’étais pas si alcoolique que ça. » J’ai dû le convaincre. Il a dit : « oui c’est vrai en effet. » Puis il m’a proposé une bière sur le ton de la rigolade évidemment pour que ça passe mieux. « Alleeez une petite ? » Puis après un refus, il m’a dit « tu es sûre que tu ne veux pas boire ? » J’ai compris direct que ce n’était plus un ami. Le pire c’est que je ne lui en veux pas, ce n’est même pas sa faute, c’est juste qu’il est addict et dans le déni. Il ne comprend pas car il est en plein dedans. Son premier réflexe a été de minimiser ma consommation et de me rassurer. En réalité, il se rassurait lui-même.
Malheureusement ces personnes ne peuvent plus être tes amis. Ils ne comprennent pas le problème donc ils ne peuvent pas t’apporter un soutien. Ils n’apportent rien d’autre que de la tentation et te créeront des difficultés pour rester abstinent. Il n’y a qu’une issue à les fréquenter : la rechute.
Couper les ponts, changer d’entourage à plusieurs bénéfices. En plus de te libérer l’esprit et de supprimer les tentations, ça a aussi l’avantage d’appuyer dans ton cerveau le fait que c’est fini ! Ça l’aide à évoluer, à changer ses schémas. C’est un nouveau départ ! Il faut commencer à t’aimer et la première chose qu’on fait quand on s’aime, c’est se protéger et mettre des limites avec les autres. C’est nécessaire pour que tu puisses aller vers une vie qui te correspond davantage.
Ne t’en fais pas. Aristote disait « La nature a horreur du vide » Selon lui, la nature exige que tout espace soit rempli par quelque chose. Ce vide, créé par l’absence de tes amis finira par se remplir ne t’inquiète pas : par des nouveaux amis plus proches de tes valeurs. Pareil pour eux, le vide que tu vas laisser sera rempli par quelqu’un d’autre très rapidement. C’est là que tu comprends que tu n’es pas irremplaçable. Je pense que je te ferai un article sur le vide car j’ai plein de choses à dire là-dessus.
OK, revenons aux soirées. La normalement à ce stade du processus tu as déterminé quelles sont tes situations difficiles et tu as choisi si tu allais à cette soirée ou non en te demandant si tu allais t’amuser à cette soirée et si tu étais avec les bonnes personnes.
Maintenant on passe à des armes plus concrètes !
Des armes plus concrètes
Première arme : un objectif clair et précis !
Si tu vas dans une soirée qui comporte des situations déclenchantes, je te conseille d’aborder ta soirée avec une stratégie ! N’oublie pas que tu es en guerre entouré de ton ennemi. Donc il va falloir mettre en place une bonne stratégie pour ne pas boire.
Fixe-toi un objectif clair et précis.
Ce soir si j’ai envie de boire, je vais faire : ….
Ta stratégie peut être : changer d’endroit, aller me coucher quand j’ai envie, appeler un ami, sortir prendre l’air dehors, m’isoler pour me recentrer etc. Ta stratégie c’est tout ce qui peut te permettre d’éviter le craving.
C’est très subjectif, quelque chose qui marchera pour quelqu’un peut ne pas marcher pour quelqu’un d’autre. Pareil quelque chose qui marche dans une situation peut ne pas marcher dans une autre situation. A toi de découvrir ce qui marche pour toi !
Dans la prochaine partie (partie 4) je te donnerais des astuces contre le craving que tu pourras utiliser comme stratégies.
Seconde arme : Prévois des substituts à l’alcool
Au moins au début ! Il est très important de te prévoir des boissons et de la nourriture !
Prévois une liste de courses et prends vraiment le temps de faire tes courses, de te balader dans les rayons du supermarché. Tiens qu’est ce qui me ferait plaisir ce soir ?
Personnellement au début, j’achetais tout ce qui me faisait envie sans aucune limite ! Pour chaque soirée j’achetais pour 20 balles de boissons et de bouffe très variée. De toute sorte pour être sûre de ne pas m’ennuyer gustativement parlant. J’achetais des jus de toutes sortes, des jus innocent, du coca, de l’Orangina, de l’eau pétillante, des bières sans alcool, des bonbons, du chocolat, des crudités à manger comme ça, des fruits, de quoi faire des cocktails sans alcool etc. Je me pointais en soirée avec des tonnes de boissons et nourriture.
C’était surtout des aliments que je n’osais jamais m’acheter d’habitude. On a tous des produits qu’on a envie de tester mais qu’on ne teste pas car pas le budget, ou parce que ce n’est pas diététique etc. C’est le moment de se faire plaisir !
Si tu sors en ville, n’hésite pas à prendre des cocktails même si c’est cher ! Mets les moyens ! Tu peux aussi te chauffer et te faire tes propres cocktails sans alcool ! Les autres vont être jaloux tellement ça donne envie. Les cocktails sans alcool c’est un bon substitut ! Ça convint même certains buveurs !
Je sais que ça fait beaucoup de sucre mais comme je te l’ai dit dans mon article sur la perte de poids, au début de l’arrêt, il ne faut pas trop regarder les calories. Il faut surtout prendre des choses qui nous font plaisir. Si tu essayes de ne pas boire d’alcool et en plus de rester dans une alimentation saine, tu ne vas pas t’en sortir. Tu pourras toujours modifier ton alimentation après ton arrêt quand tu seras assez fort, forte pour ne pas boire.
Personnellement c’est ce qui a marché pour moi ! Après, je sais que certains préfèrent rester à l’eau ou à l’eau aromatisée parce qu’ainsi ils ont un sentiment d’avoir un comportement sain, ça les motive. Donc choisis ce qui fonctionne le plus pour toi ! Moi je sais que lors de mes innombrables tentatives d’arrêt j’avais essayé ça, mais ça n’avait pas marché. Je rechutais à chaque fois ! J’avais besoin de quelque chose qui donne envie, qui pétille !
Tu verras plus le temps passe plus tu peux te contenter de boire seulement de l’eau. J’ai de plus en plus envie de me contenter d’eau pétillante et de jus sans sucres ajoutés. Mais c’est uniquement car je suis plus à l’aise avec le fait de ne pas boire. Au début je n’aurais pas pu faire ça.
Et deux conseils :
Premier conseil : prévois toujours au cas où !
Même si tu te sens à l’aise avec le fait de pas boire ! Parfois on pense que ça va aller et en fait non pas du tout ! Il suffit d’une émotion inhabituelle durant la soirée et hop on re-consomme. C’est important de bien prévoir à chaque fois. Une fois je n’avais rien prévu à boire, c’était au début, j’avais pris la confiance ! Je me suis retrouvée à une soirée où il n’y avait que de l’eau et de l’alcool. Je peux te dire que j’ai retenu la leçon. Depuis je n’oublie jamais de préparer mes soirées !
Deuxième conseil : Evite les bières sans alcool.
Si tu as lu mes deux articles sur le sujet, tu sais maintenant qu’il y a de l’alcool dans ces fameuses bières. Je les ai fait analyser par un laboratoire. Il me restait beaucoup de packs de bières sans alcool car j’en avais acheté exprès pour les faire analyser. Récemment j’ai retenté le diable j’ai décidé d’en reboire deux lors d’une soirée pour écouler le stock. Grosse, grosse erreur ! C’était le jeudi. Sur le coup durant la soirée ça allait. Je n’ai pas eu spécialement envie d’alcool. C’est le lendemain et les jours suivants que ça a été plus compliqué.
J’ai refait une soirée le samedi et là c’était horrible. Je n’avais pas eu envie comme ça depuis très, très longtemps ! Il y avait une bouteille de rouge à cette soirée, même pas ouverte sur la table. J’ai commencé à buguer, je fixais la bouteille. J’étais en train de me dire : « Finalement je suis sûre que je peux boire un verre et m’arrêter juste pour le goût » Je commençais à spiraler. Finalement j’ai réussi à prendre du recul et analyser, je suis allée dans la salle de bain pour reprendre mes esprits. Quand je suis revenue dans le salon j’ai pris la bouteille de rouge et je l’ai caché derrière du sopalin.
Une bonne stratégie, je n’y ai plus pensé après. Mais c’était fou, ça ne m’était pas arrivé depuis très longtemps et tu sais comme je suis quelqu’un d’avertie ! Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il y a un lien avec les bières sans alcool que j’ai bues deux jours avant. J’ai l’impression que ça m’a tout ré-enclanché. Les deux semaines suivantes j’ai énormément pensé à l’alcool.
Donc vraiment je ne te les conseille pas, ça ne fait que maintenir ton addiction. Après si vraiment c’est ça ou tu rebois de l’alcool, prends une bière sans alcool évidemment. C’est toujours mieux !
Troisième arme : Fais-toi des mémos
La dernière arme que tu peux mettre en place c’est faire des mémoooos ! Des mémos, c’est des petites fiches que tu peux glisser dans ton portefeuille ou dans la coque de ton portable. Des fiches qui contiennent par exemple :
- Tes raisons de rester sobre
- Les problèmes que t’apporte l’alcool
- Pourquoi pas un mémo résumant l’origine du craving
- Ou encore une liste de personne bienveillante et amicale à appeler en cas de craving qui ne banalisent pas ta consommation par exemple
Quand tu as envie d’alcool ton cerveau ferme les écoutilles de la raison et de la mémoire. Il occulte toute information. Ces fiches sont faites pour que tu les regardes durant la soirée. Tu peux en faire une seule ou en utiliser plusieurs. Fais-le sérieusement, ces fiches rappels peuvent vraiment être salvatrices.
Pour moi les plus importantes sont déjà tes raisons de rester sobre et les problèmes que t’apporte l’alcool. Cela permet en cas d’urgence de donner du sens au présent. Pourquoi je veux être abstinent déjà ? Le but est de ramener à la conscience pourquoi tu te fais chier à arrêter l’alcool. Note tout ! Et sois le plus précis possible.
Tu dois savoir pourquoi tu fais les choses. J’ai d’autres exemples, tu peux faire une liste :
- Que répondre aux autres ?
- Une liste Questions à me poser pour analyser un craving
- Ou encore une liste Activités anti craving
- Ou encore Activités créées à la base juste pour ne pas m’ennuyer mais qui pourront tout de même me distraire du craving.
Je te parlerai de tout ça dans le prochain article qui portera toujours sur les soirées sans alcool mais cette fois je te parlerai de la soirée en elle-même ! Je vais te parler de solutions pour s’amuser en soirée, de réponses à donner aux autres mais aussi de solutions en cas de craving.