Aujourd’hui dans ce deuxième article de la série Soirée sans alcool, on va se poser une question qui est très importante :
Est-ce qu’il n’est pas trop tôt pour aller en soirée ?
Cet article est conçu pour ceux qui n’ont pas encore arrêté mais qui prévoient de le faire et pour ceux qui ont arrêté récemment mais qui rechutent à répétition.
Le but de cet article est justement de bien réfléchir à la question en amont pour éviter les rechutes à répétition. Tout ce que je vais te raconter dans cet article est quelque chose que j’ai mis du temps à conscientiser. J’aurais aimé qu’on m’en parle et je pense que j’aurais arrêté bien plus tôt si j’avais su.
Donc c’est parti, je vais t’aider à répondre à cette question et te donner quelques conseils pour bien vivre ton isolement temporaire s’il est nécessaire.
- Alors concrètement comment répondre à cette question ?
- 1ère possibilité : T’éloigner un temps
- Première raison
- Seconde raison
- CONSEILS
- Conseil n°1 : change ton état d'esprit
- Conseil n°2 : Fais tout ce que tu ne faisais pas d'habitude
- Conseil n°3 : Travaille sur ta peur de rater quelque chose
- Conseil n°4 : Change d'environnement et d'entourage
- Seconde possibilité : y aller quand même
Alors avant toute chose j’espère que tu as lu la partie 1 Soirée sans alcool L’origine du craving (crever d’envie).
Je vais y faire référence dans cette partie donc je te conseille vraiment d’aller la lire avant. N’oublie pas de revenir ici après
Alors concrètement comment répondre à cette question ?
La manière la plus simple de répondre à la question est d’identifier la distance que tu peux mettre entre toi et l’alcool sans en consommer. C’est un bon indicateur.
Pour cela tu peux te poser plein de questions. Je te les affiche en dessous Dans la cinquième partie je te donnerai un fichier récapitulatif de tout ce que je t’ai raconté, donc ces questions seront notées dedans, ne t’inquiète pas.
Donc, il y a par exemple :
- Est-ce que je peux être en soirée dans la même pièce que de l’alcool sans en consommer ?
- Est-ce que je peux être en soirée à côté d'un verre, d’une bouteille sans en consommer ?
- Est-ce que je peux passer un repas alors qu'il y a de l'alcool sur la table sans en consommer ?
- Est-ce que je peux aller dans un bar sans consommer ?
- Est-ce que je peux aller dans un restaurant sans consommer ?
- Est-ce que je peux aller à un événement social ou les gens boivent sans consommer ?
- Est-ce que je peux aller à un événement social ou mes amis boivent sans consommer ?
- Est-ce que je peux aller à un événement social ou ma famille boit sans consommer ?
- Est-ce que je peux être entourée de buveurs excessifs sans consommer ?
- Est-ce que je peux être entourée de buveurs modérés sans consommer ?
Il faut que tu saches à quelle distance tu peux te tenir de l'alcool.
Réponds Oui ou non à chacune de ces questions.
Pour chacune de ces questions, utilise la visualisation. Fais-le sérieusement. Essaye d'imaginer, de créer un scénario. Imagine ce que tu ferais si tu étais confronté à l’alcool, imagine les répercussions que cela aurait…
Si tu as déjà essayé d’arrêter et que tu as rechuté, tu peux t’aider de tes expériences précédentes pour répondre à ces questions. Que s’est-il passé la dernière fois que tu as été à proximité de l’alcool ? Avais-tu mal évalué la distance nécessaire entre toi et l’alcool ?
Les questions auxquelles tu as répondu OUI sont les situations dans lesquelles tu peux te rendre sans risque de re-consommer. Sous réserve que tu aies été honnête avec toi-même évidemment.
Pour celles auxquelles tu as répondu NON tu as deux possibilités : t’éloigner un temps ou y aller quand même.
1ère possibilité : T’éloigner un temps
Donc la première possibilité que tu as est de t’éloigner un temps des soirées.
Pour moi, d’expérience, c’est la meilleure manière d’arrêter. Je reçois pas mal de messages de personnes qui m’expliquent qu’elles rechutent et quand je creuse je m’aperçois qu’elles n’ont pas changé de mode de vie pour leur sevrage. Elles continuent à aller en soirée comme à leur habitude.
J’ai connu ça aussi pendant trois ans ! J’ai essayé 50 fois d’arrêter, j’allais en soirée tous les deux, trois jours. Je clamais à tous mes amis : ce soir je ne bois pas ! J'allais en soirée avec mes jus de fruit maison, ma bouffe pour pallier et je finissais par rechuter au milieu de la soirée.
Je n’avais pas compris qu’au début de mon arrêt, les premiers jours et les premières semaines je devais choisir ! Faire un choix entre continuer les soirées et arrêter l’alcool.
Je n’ai pas pris les choses au sérieux, dans ma tête c’était simple, il suffisait de le vouloir. Et si je rechutais bah je me disais juste que c’était parce que j’étais une merde, voilà.
Aujourd’hui je me dis que j’étais surtout très mal informée. Je me mettais dans la pire situation pour arrêter de boire : les soirées. C’est juste la situation par excellence dans laquelle on boit. Et je pensais vraiment que c’était une question de volonté. Je n’étais pas au courant que c’était plus fort que moi, que je ne pouvais pas vaincre mon cerveau aussi facilement.
C’est pour ça que je t’en parle aujourd’hui. Il faut bien que tu comprennes que si tu ressens des cravings, je t’en ai parlé dans la partie 1, c’est-à-dire si tu as une perte de contrôle en présence d’alcool malgré le fait que tu ne veuilles pas boire à la base, si tu as répondu Non à la plupart des questions du début de la vidéo, tu es addict. Tu es dépendant. Par conséquent au début de ton arrêt ça va être très compliqué et même je dirais impossible d’arrêter l’alcool et de continuer à aller en soirée.
Il y a plusieurs raisons à cela.
Première raison
Comme je te l’ai expliqué dans la partie 1, tu as créé un nouvel équilibre, ton cerveau est en manque de dopamine, de GABA et de glutamate. Quand tu ne bois pas, tu es en manque. Tu as besoin d’alcool pour aller mieux. C’est la dépendance physique. Rien que pour ça il va être très compliqué de te retenir de boire.
Il y a une solution très simple à cela qui est inévitable c’est le sevrage.
Tu es obligé de passer par là. Il te faut un temps de désintoxication. C’est le temps que tes niveaux de dopamine, de GABA et de GLUTAMATE reviennent à la normale. Un sevrage dure environ une semaine mais ça varie d’une personne à l’autre. Pour certains, les niveaux mettront beaucoup plus de temps à revenir à la normale.
Donc déjà pas de soirée avant une semaine minimum. MAIS ça ne suffit pas.
Seconde raison
Tu as aussi une dépendance psychique. Cette dernière reste beaucoup, beaucoup plus longtemps. Comme je te l’ai dit dans la partie 1, tu as une mémoire pathologique. Ta consommation d’alcool a laissé des chemins neuronaux dans ton cerveau que tu vas réutiliser très facilement.
Ton comportement "boire de l’alcool" est passé dans les automatismes. La moindre situation associée à ta consommation d’alcool suffit à déclencher un désir intense et prolongé pour l’alcool.
Et tu ne peux pas te contrôler car tu as un déficit de ton contrôle inhibiteur ! Ton cortex préfrontal est endommagé. C’est lui qui est responsable de tes rechutes à répétition Il suffit d’un rien. Ton cerveau n’est pas capable de se retenir de boire. Tout ça je t’en ai parlé dans la partie 1 je pars du principe que tu l’as lue.
Donc deux solutions à ça.
Déjà d'un il te faut un temps de reconstruction cognitive. Le cortex préfrontal est très important puisque c’est lui qui s’oppose aux réponses conditionnées qui déclenchent le désir de boire. Donc c’est le temps que ton cortex préfrontal commence à se réparer après une consommation chronique. Et ça, ça nécessite du temps ! Ça dépend de ta consommation, la quantité bue, la fréquence, l’âge auquel tu as commencé. On ne peut pas savoir à l’avance combien de temps tu mettras à te remettre de ta consommation et à retrouver du contrôle. Pour certains cela dure moins d’un mois pour d’autres des années. Ce qui est sûr c’est qu’il faut zéro alcool pour qu’il puisse commencer à se reconstruire.
Ensuite il faut déconditionner ton cerveau. Et c’est sûrement ce qui prend le plus de temps car les chemins neuronaux peuvent rester des années. Pour déconditionner ton cerveau il faut faire entrer le comportement « je ne bois pas d’alcool » dans tes automatismes.
Pour ça il faut répéter et répéter encore ce comportement ! Exactement comme tu l’as fait pour le comportement « boire de l’alcool » ! Et s’offrir des récompenses à chaque fois que tu ne bois pas d’alcool ! Et oui… Parce qu’on a vu que grâce à la dopamine notre cerveau apprend avec des récompenses. On utilise ce qu’on sait pour s’en sortir ! Je te reparlerai de la mise en place d’un système de récompense dans la cinquième partie. Donc il faut répéter le comportement « je ne bois pas d’alcool »
Mais pour faire entrer ce comportement dans les automatismes il faut commencer doucement. Tenter d’apprendre à ton cerveau le comportement « je ne bois pas d’alcool » la première semaine ou le premier mois, au milieu d’une soirée où l'alcool est présent, c'est quasiment impossible. Il n’est pas du tout réceptif. C’est le meilleur moyen de rechuter.
Il a besoin de temps encore une fois. Donc déjà apprends à ton cerveau à ne pas boire quand tu es seul chez toi, ensuite apprends-lui dans la vie quotidienne, ensuite apprends-lui à ne pas boire quand tu as des émotions fortes, etc. Ensuite petit à petit amène ton cerveau dans une soirée sans alcool puis enfin apprends-lui à ne pas boire en soirée avec alcool. Il faut y aller progressivement.
C’est ce qui met le plus de temps, certains ont besoin de plusieurs mois pour être assez forts pour pouvoir aller en soirée avec alcool ! Il ne faut surtout pas se précipiter. Parfois on pense qu’on est prêt parce que ça fait un mois qu’on a arrêté mais en fait non, on n'est pas encore prêt. Pendant des années tu as fonctionné avec l’alcool, donc c’est normal que ça prenne du temps de fonctionner sans !
Une fois que tu es assez fort, tu peux retourner en soirée avec alcool. Et là c’est la partie la plus facile : les envies sont toujours là, il y a toujours un risque de rechute mais tu as beaucoup moins de risque de céder au craving car tu as pris le temps de te sevrer et tu as laissé à ton cortex préfrontal du temps pour se reconstruire. Donc tu as repris un peu le contrôle. Évidemment tu as encore des choses à mettre en place pour ne pas rechuter, mais ne t’inquiètes pas ce sera le sujet des trois prochains articles de la série Soirée sans alcool.
Donc voilà pourquoi si la réponse est NON à ces questions il vaut mieux t’isoler un temps, éviter les soirées, te tenir loin des tentations. Je sais que ce n’est pas ce que tu veux entendre, mais c’est nécessaire que je te le dise. Dis-toi bien que ton cerveau là il y a des choses qu’il n’est pas encore capable de faire.
Demander à un addict d’arrêter l’alcool et de continuer à aller en soirée, c’est comme demander à quelqu’un qui a la jambe cassée de marcher normalement. Tu ne peux pas.
Pour moi tu dois faire un choix entre les deux. Accepte à fond d’avoir la jambe cassée, repose toi, évite de marcher le plus possible, laisse à ta jambe le temps de se reformer et plus tard si tu t’es bien reposé, si tu as pris ce temps-là tu pourras remarcher normalement et même courir si tu le souhaites. Si tu essayes de remarcher trop tôt, tu risques de te re-péter la jambe et de ne jamais guérir.
Personnellement c’est quand j’ai compris que je ne pouvais pas arrêter et faire des soirées en même temps que j’ai réussi à arrêter l’alcool. Je ne suis pas sortie du tout le premier mois. Et pourtant j’avais choisi le pire moment pour moi. J’ai arrêté le 5 décembre. Le problème c’est que le 23 décembre c’est mon anniversaire, le 24 il y a Noël et le 1er Nouvel An. Donc les trois soirées par excellence ou je prévoyais de me bourrer la gueule. C’était un gros défi.
J’ai fait soirée quand même mais ma stratégie c’était d’aller me coucher très tôt. Pour mon anniv et Noël j’étais chez mes parents donc je suis allée me coucher dès que j’ai eu envie d’un verre. Puis il y a eu le nouvel an auquel je voulais participer quand même. Mais j’avais anticipé. Je m’étais assurée d’avoir un lit pour me replier en cas d’envie. C’était dans une maison, qu’avec des personnes qui ne boivent pas ou très peu et surtout qui connaissaient mon addiction Tout le monde savait que j’arrêtais et que j’avais eu des problèmes avec l’alcool. Donc il n’y avait personne pour me mettre de l’alcool sous le nez. C’était ultra sécure.
Les mois qui suivent j’ai fait quelques soirées en appart et c’est seulement au bout du 8ème mois que j’ai pu commencer à me dire : je peux retourner dans les grosses soirées, les bars, les lieux associés à ma consommation etc. Franchement je me dis : c’est quoi 8 mois sur une vie ? Aujourd'hui je peux sortir normalement, comme avant. Il m'arrive encore d'avoir envie mais ces envies sont largement surmontables comparé à mes premiers mois sans alcool.
CONSEILS
Alors je sais que tout ça prend du temps ! Et c’est contraignant je suis d’accord. Surtout qu’on n’a pas l’habitude d’être seul, pas l’habitude de ne pas voir nos potes, notre famille, tout ce que je viens de t’expliquer ce n’est pas évident c’est sûr. Je sais que c’est compliqué de ne pas aller en soirée donc je vais te donner deux trois conseils à te donner pour mieux vivre ton isolement temporaire.
Conseil n°1 : change ton état d'esprit
Il faut bien que tu comprennes que c’est un des plus gros défis de ton existence. Arrêter l’alcool n’est pas à prendre à la légère. C’est une drogue donc il est extrêmement dur de s’en débarrasser. Et ce n’est pas juste en disant « demain j’arrête » que tu y arriveras. Tu ne peux pas arrêter comme ça. Ça, j’espère que tu l’as bien compris.
J’insiste parce que moi je n’avais pas compris. Ce n’est pas pour te culpabiliser. Ça nécessite des efforts. C’est un vrai travail à faire sur toi.
Quand j’ai décidé d’arrêter l’alcool, que j’ai été OK avec le fait d’être abstinente à vie, j’ai décidé de voir l’arrêt de l’alcool comme une nouvelle compétence à apprendre.
Je me suis dit : je vais apprendre la compétence « ne pas boire d’alcool » et je vais devenir une experte de la sobriété.
Je me suis bien mis ça dans la tête et j’ai accepté dès le début, que ça allait prendre du temps et que j’allais en baver.
Personne n’apprend quelque chose en deux temps trois mouvements !
En général quand on apprend quelque chose, on se trompe, parfois on échoue, puis on recommence, puis ça foire à nouveau jusqu’à ce qu’on développe une expertise dans cette compétence. Pour arrêter l’alcool c’est pareil il faut de la persévérance et il ne faut pas abandonner au premier échec.
De plus, apprendre une nouvelle compétence nécessite forcément un sacrifice temporaire C’est comme quand tu apprends le piano, je n’ai jamais fait de piano mais j’ai toujours entendu dire que le solfège c’était chiant et nul. Tu veux apprendre le piano, tu dois donc passer par cette période nulle et chiante de solfège mais une fois que cette période est finie, tu sais jouer du piano. Il ne te reste plus qu’à pratiquer et pratiquer encore pour devenir un bon pianiste. Pour l’alcool c’est pareil, tu veux arrêter l’alcool, tu dois passer par cette période nulle et chiante, de sevrage, mais une fois que cette période est finie tu parviens à être sobre en soirée. Il te reste encore des choses à apprendre pour devenir expert en sobriété mais tu sais rester sobre.
La bonne nouvelle c’est qu’une fois que ta compétence est acquise, une fois que tu as une expertise dans ton domaine, tu n’as plus aucun effort à fournir. Ça devient naturel et parfaitement exécuté. C’est passé dans les automatismes ! Alors je ne suis toujours pas une experte, parfois le comportement « boire de l’alcool » veut se re-pointer mais j’ai suffisamment appris pour ne pas laisser mon ancien comportement revenir. Je sais redoubler d’efforts quand il le faut.
Donc retiens bien que la difficulté est temporaire. Plus le temps passe, plus il est facile de ne pas boire. Ta distance possible avec l’alcool va se raccourcir au fur et à mesure.
Elle sera de plus en plus tolérable et tu auras de moins en moins de craving ! Tu pourras à ce moment-là ressortir dans les festivals, les bars, dans les grosses soirées. Fais-moi confiance, un jour tu pourras ressortir sans problème.
Aujourd’hui je sors en ville, dans les bars, dans les restaurants, je fais des soirées dans des apparts et je ne bois pas une goutte. Un jour, tu pourras sortir et être entouré d'alcool sans avoir envie d'en boire, mais ce jour n'est pas encore là donc en attendant évite ces situations.
Donc j’insiste dis-toi bien que c'est temporaire, si tes amis et ta famille t'aiment alors ils comprendront ton absence des événements sociaux !
Conseil n°2 : Fais tout ce que tu ne faisais pas d'habitude
Profite de tout ce temps libre pour faire tout ce que tu ne faisais pas d’habitude : lire la multitude de livres que tu veux lire mais que tu ne peux pas lire car tu as soirée, la multitude de séries que tu veux voir mais que tu n’as pas le temps de voir, pratique un sport.
Tu peux te mettre un objectif de développement personnel : apprendre à avoir plus confiance en toi, apprendre à aller vers les autres sans alcool, apprendre à te relaxer. Tout ça ce sont des nouvelles compétences à apprendre. Ça te demande juste de sacrifier temporairement tes soirées. 😁
Ton nouveau but dans la vie c’est de te créer de la dopamine autrement qu’avec l’alcool. Pour cela il faut faire de nouvelles choses, des choses que tu n’as pas l’habitude de faire. Moi je me suis lancée sur ce blog et j'ai lancé ma chaîne Youtube. Depuis que j’ai arrêté l’alcool il n’y a pas un jour où je n’ai pas travaillé sur ce projet, pas un seul. On ne dirait pas comme ça mais il y a pas mal de boulot derrière ! J'ai dû apprendre pas mal de choses ! Mais à chaque fois j’ai vécu ça comme une expérience positive, qui m’amenait à une récompense ! La sensation d’aider. Ce que j’ai toujours voulu faire depuis petite.
Donc trouve tes shots de dopamine, trouve ta passion, ce qui te donne envie de te lever le matin.
Conseil n°3 : Travaille sur ta peur de rater quelque chose
Alors je sais à quel point c’est dur de ne pas aller en soirée alors que tu as une soirée prévue. Je ne compte pas le nombre de fois où j’ai essayé de passer une soirée seule pour au final tout laisser en plan dès qu’un pote m’appelait pour picoler.
Je me souviens que j'avais toujours ce stress, cette peur de rater quelque chose. Et j’oubliais tout ce qui comptait pour moi à ce moment-là.
Sache que ce sentiment à un nom, ça s’appelle le syndrome FOMO. Ça vient de fear of missing out, la peur de manquer quelque chose. En fait ça révèle une peur de l’exclusion et de la solitude. Les personnes qui souffrent de ce syndrome se sont probablement senties rejetées ou exclues dans leur enfance et ont une faible estime d’eux-mêmes.
Accepter d’être à tous les événements donne l’impression d’exister et de se sentir aimé. C’est donc un besoin, la personne accepte d’aller à tous les événements sans vraiment se demander si elle a réellement envie d’y aller.
C’est la moi d’avant tout craché ça, je ne supportais pas de rater un événement. Aujourd’hui je ne suis plus du tout comme ça. Est-ce que vous aussi vous avez ça ? Dites-moi dans les commentaires. Là je vous donne une piste pour travailler sur vous mais je pense que je vous ferai un article complet sur le sujet. C’est intéressant je trouve.
Conseil n°4 : Change d'environnement et d'entourage
Si tu n’arrives pas à te retenir d’aller en soirée, j'ai un quatrième conseil un peu radical mais c’est ce qui a marché pour moi. Ce conseil c’est : change d’environnement et d’entourage. Alors… Je précise bien que c’est un conseil basé sur mon expérience.
Je t’en ai parlé dans mon article Bilan 1 an sans alcool.
C’est ce que j’ai fait personnellement J’ai quitté mon job étudiant, j’ai eu la possibilité de rentrer chez mes parents donc je suis rentrée, c’est comme ça que je me suis retrouvée à 25 ans sans études, sans boulot, sans permis, chez mes parents, j’avais juste des économies pour la bouffe. Mais j’avais l’occasion de me sevrer et ça plutôt que de le voir comme une punition je l’ai vu comme un tremplin. J’ai pu prendre du temps pour moi, loin de la ville, loin des tentations.
Je ne dis pas que c’est ce que tu dois faire mais si tu rechutes à répétition, c’est peut-être que tu es dans un entourage ou un environnement qui ne t’aide pas à arrêter l’alcool.
Donc si tu continues à rechuter, je te conseille vraiment de fuir.
Fuir toute situation qui te rappelle ta consommation, fuir toute présence d’alcool.
Prends de longues vacances, un arrêt de travail, un arrêt maladie, rentre chez tes parents, va chez un frère, une sœur, un enfant n’importe quel endroit qui est loin des endroits associés à ta consommation.
Si possible dans un endroit où il n’y a pas d’alcool. Dis-toi que tu pars en retraite bien être. Fais-toi passer en priorité.
Si tu as des enfants, file-les à un proche. Je pense que tes enfants préfèrent avoir un parent sobre qui part prendre soin de lui un mois, plutôt qu’un parent alcoolique toute leur enfance. Ne t’en fais pas, tu n’abandonnes personne, tu vas juste prendre soin de toi pour mieux prendre soin de tes enfants après !
Alors attention je te dis de fuir mais c’est juste pour le temps du sevrage et si possible le premier mois pour laisser à ton cortex préfrontal le temps de se reconstruire un peu. Après ça il faudra revenir à la vie normale et faire face car rien n’est acquis ! Mais ça, c’est le sujet des trois prochaines parties de la série soirée sans alcool.
J’aimerais nuancer un peu mes propos quand même. Parfois aussi on n’a pas la possibilité de s’éloigner des personnes de notre entourage qui boivent, ni de faire une pause. Ou alors on n’a pas envie de changer d’environnement et d’entourage tout simplement. Si on m’avait dit de changer d’environnement et d’entourage deux ans avant que j’arrête de boire, j’aurais dit : "c’est mort !" Je n’étais pas prête, je n’avais pas encore conscience de ce qui était bon pour moi. Pour moi c’était : "mes amis à la vie, à la mort !" et rentrer chez mes parents : "jamais !" Il a fallu que je mûrisse pour comprendre que ce n’était pas ce qu’il me fallait. Donc, c’est OK aussi, juste n’abandonne pas. Ce n’est peut-être pas le bon moment c’est tout.
Seconde possibilité : y aller quand même
Venons-en maintenant à ta seconde possibilité : y aller quand même.
Et là j’ai envie de te dire rien de mieux que l’expérimentation !
Au mieux tu y arrives et c’est super ! Si ça se trouve toi tu n’auras aucun problème pour arrêter et continuer les soirées, ça ne te fera pas rechuter. Je te le souhaite vraiment !
Si tu y arrives, je veux bien que tu m'envoies un message pour me dire comment tu as fait, ça m’intéresse. Je pense qu’il faut avoir eu un sacré déclic pour réussir ça.
Au pire tu rechutes. Si jamais tu rechutes c’est OK d’accord. L’être humain a besoin d’expérimenter pour apprendre et comprendre. Donc si tu rechutes ce n’est pas grave, reste bienveillant avec toi-même…
Mais fais en sorte que cette rechute serve à quelque chose. Vois la rechute comme un professeur qui t'apprend quelque chose !
Mais garde bien en tête que le but est d'arrêter l'alcool pas de se donner des excuses.
Donc si tu vois que tu rechutes à répétition, je te conseille de revenir à cet article et cette fois ci d’appliquer mes conseils concernant l’isolement temporaire.
Je te parlerai plus en détail de la rechute et de la re-consommation dans la partie 5 de la série Soirée sans alcool.
Donc essaye, expérimente, fais toi ta propre expérience.