Aujourd’hui c’est ma date d’anniversaire ! Ce sont mes 3 ans sans alcool ! Je n’en reviens pas que cela fasse déjà 3 ans ! C’est vraiment passé très, très vite !
Dans cet article, je vais vous faire un petit bilan de ces 3 ans d’abstinence, de ces 3 ans de sobriété.
J’ai maintenant un bon recul sur mon arrêt ! Et je me rends vraiment compte là… de l’évolution.
Je vais vous parler de ce que j’ai gagné en arrêtant l’alcool, des bénéfices liés à mon arrêt, de tous les avantages de l’abstinence que j’ai constatés. Il y a en a vraiment pas mal ! Il y a eu des bénéfices que je n’aurais jamais soupçonnés !
Mais je vais aussi vous parler des désavantages, de ce que j’ai perdu en quelque sorte ainsi que des choses que j’attendais de l’arrêt de l’alcool mais que je n’ai pas eues, que je n’ai pas obtenues.
Puis je vais répondre à la question : “Est ce que tu as toujours des envies d’alcool ?” Spoiler : oui. 👻
Mon but dans cet article, c’est de brosser un tableau le plus honnête possible de ces trois ans d’abstinence. Je pense que j’ai, à présent, assez de recul pour cela.
En même temps j’en profiterai pour vous donner des nouvelles car ça fait environ 9 mois que je n’ai pas écris d’article ! Je vous expliquerai pourquoi !
- Les bénéfices - ce que j’ai gagné !
- Bénéfice 1 : un couple qui dure et de meilleures relations interpersonnelles
- Bénéfice 2 : un travail qui a du sens et que je fais bien
- Bénéfice 3 : un compte en banque renfloué !
- Bénéfice 4 : je me sens plus belle !
- Bénéfice 5 : la mise en place (enfin !) d’habitudes positives
- Bénéfice 6 : l’amour de moi et la flexibilité
- Bénéfice 7 : je me sens plus jeune et je ressens du plaisir !
- Ce que j’ai “perdu”
- Ma libido
- Une certaine vie sociale
- Ce que j’espérais avoir et que je n’ai pas eu
- Une amélioration de mon acné
- Une forme olympique !
- Le résultat de beaucoup de travail
Les bénéfices - ce que j’ai gagné !
Commençons par les bénéfices ! Commençons par ce que j’ai gagné à l’arrêt !
Bénéfice 1 : un couple qui dure et de meilleures relations interpersonnelles
Le premier bénéfice qui me vient à l’esprit c’est que je suis toujours en couple avec mon copain !
Oui, oui… je pense vraiment que si j’avais continué à boire, on se serait quittés !
Ou c’est moi qui l’aurais quitté en étant trop alcoolisée et en pétant un câble sur un truc débile comme j’en avais l’habitude. Ou alors c’est lui qui m’aurait quitté parce qu’il aurait pas supporté ça sur le long terme.
Je pense vraiment que personne qui a un minimum d’estime pour soi ne pourrait supporter d’être avec la Ange alcoolisée sur le long terme.
Clairement, alcoolisée j’étais une personne ayant un comportement vraiment toxique ! L’alcool amplifiait mes émotions. J’étais incapable de communiquer correctement mes besoins. Je remettais toute la faute sur l’autre. Et par dessus le marché, je pouvais être violente physiquement. C’était horrible.
Aujourd’hui c’est bien différent.
Déjà, gros changement, je ne suis plus du tout violente envers les autres. Il peut arriver, parfois, vraiment très rarement, que je me mette très en colère et que je tape sur la table de ma main ou que je fasse de grands gestes. Mais ça reste quand même vraiment rare.
Je suis plus du tout dans mes comportements d’avant.
Parfois j’ai des mots qui dépassent ma pensée, mais j’arrive à me rendre compte que je vais trop loin dans mes propos et à m’excuser très rapidement !
Je suis aussi plus calme envers l’autre qui s’énerve. Je vais moins monter dans les tours en réaction. Je vais avoir tendance à plus chercher des solutions.
Donc maintenant j’arrive à résoudre mes problèmes de manière apaisée. Je ne suis plus dans l’inhibition de mes besoins mais je ne suis pas non plus dans la surexpression de mes besoins. Je suis dans un juste milieu. J’essaye d’être la plus authentique possible. Maintenant je dis les choses quand ça ne va pas ! Mais j’arrive aussi à entendre les besoins de l’autre et à trouver une solution qui soit acceptable pour nous deux.
En bref, je n’ai plus besoin de faire usage de la violence physique et verbale pour me défendre et pour exprimer mes besoins.
Et au delà de la relation avec mon copain, ça améliore toutes mes relations : avec ma famille, mes amis. J’ai de bien meilleures relations. Je suis bien plus en conscience.
Et clairement l’arrêt de l’alcool a tout fait là dedans !
C’est important de savoir que l’alcool déconnecte la partie du cerveau responsable des émotions et la partie du cerveau responsable du contrôle ! C’est pour ça qu’on peut avoir des pertes de contrôle dans les émotions et dans les comportements, on peut être plus impulsifs que les autres.
Donc l’arrêt de l’alcool permet de rétablir le lien entre le cortex préfrontal responsable du contrôle et l’amygdale responsable des émotions. Plus on avance dans l’abstinence plus ce lien se répare et moins on a d’émotions exacerbées. Donc concernant les relations, il y a beaucoup à gagner. Tout comme pour le bien être en général !
Bénéfice 2 : un travail qui a du sens et que je fais bien
Deuxième bénéfice, mon travail actuel ! Tous les jours je ressens de la gratitude pour ça. Tous les jours, je me remercie pour ça, je me dis : “Merci pour ce cadeau que tu t’es fait !”
Aujourd’hui, je suis loin des débuts de ma chaîne YouTube. Je me suis professionnalisée.
Je suis devenue Pair aidante Addictions. Pair veux dire semblable. J’ai eu un vécu d’addiction et j’accompagne des personnes qui souhaitent arrêter ou réduire l’alcool. C’est un nouveau métier qui n’est pas encore trop connu. En tout cas moi je ne le connaissais pas quand j’ai commencé ma chaîne YouTube. C’est un abonné qui m’en a parlé.
C’est un métier qui a beaucoup de sens pour moi parce que j’ai toujours voulu faire un métier dans l’accompagnement et l’aide envers les autres. Depuis très longtemps !
Alors j’ai ce métier de pair aidante grâce à mon arrêt de l’alcool mais en réalité même si j’avais continué à boire de l’alcool, quoi qu’il arrive, j’aurais persévéré pour faire quelque chose dans l’aide envers les autres ! Ça c’est sur et certain ! A la base, de formation, j’ai une licence de psychologie.
La différence, si j’avais continué à boire c’est que j’aurais mal fait mon métier. Si j’avais continué à boire, je n’aurais jamais pu comprendre ce que c’est que d’aller mieux et le chemin pour y arriver. J’aurais continué à être stressée, anxieuse, avec des émotions exacerbées et déprimée un jour sur deux, et je n’aurais pas pu accompagner les autres correctement, avec tout le recul, les outils et l’expérience que j’ai aujourd’hui. Donc grâce à l’arrêt de l’alcool, je fais un métier qui a du sens pour moi mais surtout je le fais bien ! Je suis réellement aidante pour les autres. Parce que j’arrive à prendre du recul sur mes propres perceptions et émotions.
Donc ça c’est un vrai cadeau que je me suis fait en arrêtant l’alcool. Vraiment tous les jours, c’est un bonheur. Aujourd’hui je vis de ma passion. Chaque jour je fais des actions qui ont du sens pour moi. Et ça, ça me rend vraiment très heureuse.
Alors grosse parenthèse, j’en profite pour vous dire que c’est pour cette raison que j’ai été absente ces neufs derniers mois ! Je sais que je vous ai promis une année pleine d’articles informatifs en début d’année. Mais clairement je ne devrais plus vous promettre des trucs. Ça c’est une leçon que j’ai apprise cette année. 😄 Arrêter de vous promettre des articles que je n’aurais pas le temps de réaliser.
Pour vous expliquer un peu la situation, j’ai du mettre ma chaîne YouTube et mon blog sur pause ces derniers mois parce que j’ai eu 36000 choses à faire ! Il faut savoir que ma chaîne YouTube et mon site web c’était limite un 35h de travail, donc un temps plein, sans être payée. Je faisais tout ça gratuitement. Je vivais sur mes économies. Donc il y a eu un moment où ce n’était plus viable. Je me suis donc professionnalisée pour continuer à faire ce que j’aimais tout en étant payée !
Depuis mon dernier article, il s’est passé beaucoup de choses : j’ai fais plusieurs stages en structure d’addictologie, j’ai obtenu une certification de pair-aidante, j’ai réalisé un diplôme universitaire d’addictologie, avec un mémoire à écrire qui m’a pris beaucoup de temps. Et tout ça a débouché sur la création d’un poste de pair aidant dans la structure dans laquelle j’avais fait mon stage. Je travaille donc à présent à mi-temps dans une structure d’addictologie ! C’est un bonheur chaque jour mais c’est nouveau pour moi et donc me prend donc pas mal d'énergie. L’autre partie de ma semaine, j'accompagne certains d'entre vous en visio !
Avec tout ça, j’ai dû clairement faire des choix dans mes activités de la semaine. À contre-cœur. Vraiment, ça n'a pas été une décision facile. J’ai du revoir mes priorités. Et ma plus grosse priorité là, c’était de remplir mon frigo.
J’ai donc du laisser de côté ma chaîne YouTube et mon site web. Et j’ai du aussi laisser tomber l’idée de répondre à tout le monde. Car ça me prenait vraiment beaucoup de temps aussi. Donc j’ai du revoir mes priorités.
Et puis j’ai reconcentré mon énergie sur un projet que j’avais envie de réaliser depuis très longtemps. Je travaille sur la préparation d’un gros projet ! Je travaille dessus en sous-marin depuis plus d’un an ! Et j’ai vraiment hâte de pouvoir vous en parler !
Voilà je fais de mon mieux. J’essaye de faire une chose à la fois et de la faire bien !
Je tiens à vous dire qu’écrire et réaliser des vidéos ainsi qu’écrire des articles me manque énormément ainsi que vous répondre personnellement ! J’ai vraiment hâte de pouvoir reprendre. Une fois mon projet fini et mes marques prises dans mon nouveau travail, je pourrai m’y remettre à mi-temps ! Et ça j’ai vraiment hââte ! J’ai tellement de choses à vous partager !
Bref fermeture de cette parenthèse ! Passons au troisième bénéfice !
Bénéfice 3 : un compte en banque renfloué !
Le troisième bénéfice qui me vient à l’esprit c’est l’état de mon compte en banque !
Je n’ai jamais gagné aussi peu d’argent de ma vie d’adulte mais tout en étant aussi riche.
C’est à dire qu’avant je travallais en tant que caissière. C’était mon job étudiant. Et je travaillais tout le temps… la semaine, pendant les weekend, pendant les vacances. J’avais donc une bonne paye pour une étudiante.
Et bien je peux vous dire qu’à la fin du mois, il ne restait jamais rien ! Tout partait dans l’alcool et les clopes.
Aujourd’hui je gagne moins qu’avant, mais… il me reste toujours de l’argent à la fin du mois !
La différence est vraiment visible ! Entre les bouteilles chaque jour et les paquets de clopes, ça faisait vraiment une somme énorme dépensée chaque jour !
D’ailleurs je me suis rendu compte récemment que ça fait plus de 4 ans que j’ai arrêté la clope. Et je peux vous dire que niveau bienfaits, il y a en a un rayon ! Peut être je vous en parlerai un jour.
Donc mon compte en banque est renfloué ! Alors qu’en plus la vie est plus chère aujourd’hui que quand j’étais étudiante. Clairement à l’époque avec ces prix là, je me demande comment j’aurais fait pour manger.
Bref, mais ça c’est un autre sujet, passons au quatrième bénéfice !
Bénéfice 4 : je me sens plus belle !
Le quatrième bénéfice est que je me sens plus belle ! C’est simple, j’ai l’impression de paraître plus jeune qu’avant ! J’ai l’air plus en vie quoi ! Je ressemble moins à une personne malade.
Quand je buvais et fumais j’avais la peau vraiment terne, j’avais des énormes cernes sous les yeux, j’avais les cheveux secs et cassants, j’avais mes ongles ! Mes ongles se cassaient tout le temps !
Aujourd’hui, j’ai bien sûr, toujours des moments où j’ai l’air fatiguée, quand je vais avoir mes règles ou quand j’ai mes règles par exemple, mais la plupart du temps, j’ai bonne mine, j’ai l’impression que j’ai moins de cernes et que plus le temps passe dans l’abstinence plus mes rides au coin des yeux s’estompent ! Mes cheveux sont beaux et forts : ils poussent très vite. Et j’ai retrouvé mes ongles d’adolescente avant que je commence à boire et fumer. C’est à dire qu’ils repoussent très vite et sont tellement durs et forts qu’ils ne se cassent plus !
L’arrêt de la clope et de l’alcool a joué un grand rôle la dedans ! Mon corps n’est plus en stress et en inflammation de manière permanente. Il se régule de mieux en mieux avec le temps et a vraiment la possibilité de se régénérer.
Alors on le sait hein que la clope fait vieillir prématurément mais ce qu’on sait moins c’est que l’alcool aussi !
Et personnellement, c’est l’arrêt de l’alcool qui m’a permis, enfin, de mettre en place des routines beautés dans mes journées. Aujourd’hui je prends soin de ma peau le matin et je prends soin de ma peau le soir. C’est devenu une habitude que je ne rate sous aucun pretexte.
Avant j’essayais désespérément de mettre ça en place mais sans succès.
Parce que où le soir je sortais et je me couchais non démaquillée ou le matin j’étais tellement éclatée que j’avais la flemme de prendre soin de ma peau.
Il en est de même pour mes dents : clairement il y avait des moments ou je ne me brossais pas les dents car j’étais trop éclatée et ivre. Donc tout le sucre de l’alcool me rongeait les dents et les abîmait. Sans parler de la clope !
Aujourd’hui mes dents sont saines, je n’ai plus mal aux gencives comme avant, je n’ai plus les gencives qui reculent à cause de la cigarette aussi, je leur ai vraiment rendu service en arrêtant.
Donc je me sens plus belle ! Mon corps n’est plus en train de se détériorer vitesse grand V comme avant.
Bénéfice 5 : la mise en place (enfin !) d’habitudes positives
Le cinquième bénéfice c’est la mise en place (enfin, alléluia !) d’habitudes positives !
Déjà grâce à l’arrêt de l’alcool, je mange beaucoup mieux, de manière bien plus équilibrée ! Alors il y a toujours des moments avant mes règles ou je vais avoir tendance à avoir envie de manger du gras, du sucre mais ça reste très minime par rapport à avant. De manière générale, je mange vraiment bien. J’apporte de bons nutriments à mon corps et il m’en remercie ! Ça joue vraiment sur ma vitalité et mon humeur.
Ensuite grâce à l’arrêt de l’alcool, je suis enfin parvenue à me mettre à l’activité physique ! Il faut savoir que de base j’ai toujours détesté le sport !
Et bien là je fais de l’activité physique tous les jours ! Il peut arriver que parfois je rate un jour mais c’est de plus en plus rare ! Parce que mon corps est habitué maintenant et que si je reste chez moi à rien faire, je vais avoir des douleurs dans le corps. Donc c’est un besoin maintenant. Et ce qui est fou, je n’aurais jamais cru, c’est que je commence à vraiment apprécier ça !
Alors attention quand je parle d’activité physique je parle pas d’activité sportive, je parle de juste bouger quoi ! Tous les jours, bouger assez. Je n’ai pas une discipline sportive, je fais de tout ! De la muscu, du yoga, du stretching, de la marche, je cours, je grimpe dans les arbres, je fais du vélo, je monte les escaliers, etc. Chaque jour je bouge mon corps.
Donc je me sens mieux dans ma tête grâce à ça et puis je n’ai jamais été aussi mince et en bonne santé. J’ai gagné en pouvoir sur mon poids. Parfois je mange un peu plus mal ou je suis un peu moins active, surtout quand j’ai mes règles, et donc je reprends un peu de poids mais je reperds très vite en réajustant mon alimentation et en augmentant un petit peu mon activité physique. Je peux contrôler mon poids sans problème. J’ai pas de balance chez moi. Je me réajuste en fonction de ce que je vois dans le miroir.
Ça change vraiment de quand je buvais et que je n’arrivais pas à perdre. J’étais vraiment en lutte et bourrée d’injonctions.
Donc ces deux habitudes : manger équilibré et faire de l’activité physique sont devenus des activités qui font partie de mon quotidien. C’est devenu des habitudes donc je n’ai pas vraiment à me forcer pour les réaliser.
Et puis aussi grâce à l’arrêt de l’alcool, je dors beaucoup mieux et beaucoup plus ! Le sommeil maintenant c’est sacré pour moi. Avant je voyais ça comme une perte de temps ou quelque chose à faire quand j’étais vraiment épuisée. Grosse erreur ! Maintenant j’ai vraiment perçu à quel point c’est nécessaire pour moi et pour ne pas être vulnérable émotionnellement ! Étant hypersensible j’en ai vraiment besoin pour remettre le cerveau a zéro.
J’ai compris que, du fait de mon hypersensibilité, j’ai besoin de plus de sommeil que les autres. Une bonne nuit pour moi c’est entre 8h et 9h. Si je n’ai pas ça, je rame plus dans ma journée, je suis moins motivée, moins en forme et plus morose. Donc on peut se dire ça fait beaucoup d’heures, c’est une perte de temps, mais en réalité, je gagne du temps ! J’ai une meilleure motivation dans mes journées.
Ces trois besoins : alimentation, activité physique et sommeil sont maintenant mes priorités dans ma vie. C’est pour moi, ce qui sous tend tous le reste. Si je mange mal, ne fais pas d’activité physique dans la journée ou je dors mal, je vais être plus vulnérable émotionnellement, plus fatiguée. Et j’ai plus aucune motivation pour rien.
C’est assez dingue parce que pendant 10 ans d’alcool, j’ai essayé de mettre en place ces routines et habitudes, sans succès ! Et aujourd’hui c’est chose faite ! Donc voilà, ça c’est un sacré bénéfice à l’arrêt.
Bénéfice 6 : l’amour de moi et la flexibilité
Le sixième bénéfice est, je dirais, l’amour de moi. Par amour de moi, j’entends, me choisir en toutes circonstances. Connaître mes besoins, mes valeurs et prendre des décisions en fonction de cela. Je me base beaucoup sur mon intuition : est ce que je me sens ou pas ? Est ce que je serais en sécurité la bas ou pas ? Si la réponse est non je ne fais pas ou je n’y vais pas. Je m’écoute vraiment.
Et peu importe ce que disent les autres, peu importe ce qu’ils en pensent j’ai décidé de me choisir. Donc je mets des limites en fonction de mes besoins.
Alors je ne suis pas égoïste hein, il ne faut pas confondre. Parfois je mets mes besoins de côté pour les autres, ça peut arriver. Mais toujours dans une certaine limite et dans un certain respect de moi même. Je m’adapte en fonction de la situation. Je jongle entre l’amour de moi et l’aide aux autres. Parfois je vais choisir l’un, et parfois l’autre. Ça dépend du contexte.
Et ça ça a été une énorme évolution dans ma vie ! J’ai cessé d’être rigide envers moi même ! J’ai arrêté de me dire il faut faire ci, ça, tu dois faire comme ça ! J’ai lâché toutes les injonctions que les autres me mettaient ou que je me mettais à moi même. Et bordel qu’est ce que ça libère !
J’avais l’impression d’être un pokémon qui devait évoluer pour avoir plus de valeur ! C’était vraiment extrêmement culpabilisant et déprimant si je n’arrivais pas à changer. Maintenant je m’accepte là ou j’en suis, dans mon chemin, avec mes défauts et mes qualités. Je suis comme ça, oui c’est vrai. Et avant de vouloir changer quoi que ce soit, je m’accepte entièrement telle que je suis.
Et ça, ça ouvre des possibles, quand on fait ça on devient plus flexible, moins rigide ! Et on aborde la vie avec des émotions agréables et non désagréables. Et au final, on évolue en douceur.
Je prends l’exemple de l’activité physique. C’est uniquement par la douceur que j’ai réussi à me mettre à une activité physique. Tant que je me disais : allez tu manques de volonté, force toi, va à la salle, discipline toi ! Rien à faire ! Ça ne marchait pas ! C’est l’amour de moi et la compassion envers moi qui m’ont permis de mettre en place cette habitude dans ma vie. Donc maintenant je me fous la paix !
Bénéfice 7 : je me sens plus jeune et je ressens du plaisir !
Septième bénéfice, je me sens plus jeune ! Alors ça, ça va dépendre des points de vue ! De l’extérieur, si on regarde mes habitudes de vie, on pourrait me qualifier de mamie. Le soir en semaine je suis au lit à 21h30 avec ma tisane. Je ne sors plus du tout comme avant. J’ai moins d’amis. J’ai des petites habitudes. Des petits rituels.
Mais tout ça c’est une question de perspective. Personnellement, je regrette d’habiter en France pour ça. Il faut savoir qu’au Canada et aux Etats Unis par exemple, les soirées commencent très tôt à 18h et à 22H tout le monde au lit ! En tout cas chez les adultes, je parle pas des universités là ! C’est des horaires qui m’iraient très bien ! Et je ne serais pas qualifiée de mamie dans ces pays là !
Mais en France ce n’est pas vraiment comme ça que les choses sont vues. Les soirées c’est la nuit. Mais moi je pense qu’on est des animaux diurnes, pas des animaux nocturnes. Et c’est pas je pense, c’est un fait.
Donc je peux être considérée comme vieille avant l’heure ! Mais la réalité c’est que moi, je me sens de plus en plus jeune !
Avant j’étais bloquée dans une seule habitude : boire toujours les mêmes alcools, dans un même appart, avec les mêmes amis. Parfois il y avait des exceptions mais clairement on allait jamais bien loin. On ne se faisait pas de vacances à l’étranger, on ne s’organisait pas de weekends, on faisait toujours, toujours la même chose !
Et bien il faut savoir que pour le cerveau être vieux, c’est ça. C’est faire constamment toujours la même chose. J’ai mon alcool habituel, j’ai mon bar habituel, dans ma ville habituelle, avec mes amis habituels. Je ne m’ouvre plus aux autres car ça remettrait en question ma manière de consommer qui est entièrement acceptée par mes amis buveurs.
On a plus qu’une seule habitude qui nous procure du plaisir. Dans le cerveau c’est un chemin neuronal qui est constamment utilisé encore et encore. Qu’est ce que j’étais vieille dans ma tête !
Pour moi aujourd’hui, la jeunesse ce n’est pas ça ! La jeunesse c’est la découverte, l’expérimentation, la joie, le plaisir de la vie ! Quand on regarde un enfant il s’amuse d’un rien, il est pleinement présent dans la vie, en tant qu’expérimentateur. Il découvre le monde. Il est curieux.
Et il ressent le plaisir hors artifice, hors alcool, hors drogue.
Donc quand je dis que je me sens de plus en plus jeune, c’est qu’en ce moment j’ai l’impression d’être une enfant qui découvre la vie, qui découvre les plaisirs simples, la joie de juste être en vie, la gratitude d’être sur cette terre et de faire des expériences.
J’ai redécouvert la curiosité, je suis ultra curieuse et enthousiaste ! Mais j’ai aussi redécouvert le rire et surtout le jeu ! Avec l’alcool je n’aimais plus jouer, je voulais seulement m’asseoir avec un verre et discuter avec des gens, peu importe qui. En fait je voulais surtout boire en compagnie.
Là j’ai redécouvert ce que c’est de jouer et d’y prendre du plaisir, de partager un moment avec ses proches.
J’ai également appris à avoir du plaisir chaque jour de ma vie.
Quand j’ai arrêté, je vous avais dit dans un précédent article que j’avais remplacé l’addiction à l’alcool par l’addiction au travail. Et bien ça s’est complètement temporisé ! Aujourd’hui j’ai trouvé un bon équilibre plaisirs et travail. Aujourd’hui, je travaille beaucoup certes mais je n’oublie plus la composante plaisir dans mes journées ! Et là tout est autorisé : regarder Netflix, faire des câlins avec mon copain, manger du chocolat noir, faire un bon gâteau maison, regarder des vieux films, regarder des dessins animés, aller me balader dans la nature, prendre une bonne douche chaude, voir une amie, voir ma famille parfois, ne rien faire souvent, juste être posé dans mon lit et ne penser à rien ! Maintenant je me connais bien et je sais ce qui me fait du bien.
Et j’expérimente ! Je fais des essais, parfois j’échoue parfois je réussi mais je vois vraiment la vie comme un jeu maintenant. Et le but du jeu c’est de créer la vie qui me ressemble le plus possible. C’est créer une vie sur mesure pour mes besoins et mes envies.
Donc tout ça pour dire que je n’ai jamais été aussi jeune qu’aujourd’hui. J’ai beaucoup de joie et d’enthousiasme en moi.
Pour moi le bonheur aujourd’hui, c’est faire des actions qui m’approchent de ce qui est important pour moi chaque jour. Plus ajouter une bonne dose de plaisir chaque jour. Du plaisir qui me sert, pas du plaisir qui me coûte.
Voilà, voilà pour les bénéfices. Alors j’ai essayé de répertorier tous les bénéfices mais il est possible que j’en oublie ! Quoi que il y a un bon résumé déjà !
Passons maintenant à ce que j’ai “perdu” dans l’arrêt de l’alcool. Les désavantages en quelques sorte.
Ce que j’ai “perdu”
Alors je mets de gros guillemets sur le mot perdu ! Vous allez comprendre pourquoi.
Ma libido
Alors la première chose que j’ai perdue c’est ma libido ! Je la cherche encore ! 😅
Alors il faut savoir que ma libido n’a probablement été là qu’au début de mon adolescence. Puis l’alcool a pris le dessus ! L’alcool me permettait de me désinhiber, d’accepter certaines choses pour ne pas être quittée, d’avoir toujours envie, voilà.
Je vais pas m’étendre mais en gros ma sexualité est un beau bordel : c’est un mélange de traumas, d’injonctions de la société, d’injonctions de mes exs petits copains, de manque de confiance en l’autre, d’un manque de sécurité du au passé et… d’addiction au porno !
Je vais être très honnête avec vous, il y a encore une addiction qui perdure chez moi c’est l’addiction au porno. J’ai arrêté déjà, depuis un bout de temps mais mon abstinence est très fragile. J’ai encore beaucoup de chemin à parcourir.
Ce n’est pas un sujet qui est beaucoup abordé par les femmes, je m’en rends compte. C’est beaucoup abordé par les hommes sur YouTube, il y a beaucoup d’hommes qui en parlent mais pas de femmes. Probablement, parce qu’il y a plus de honte. C’est plus tabou. Pourtant j’en ai parlé avec plein de femmes, on est assez nombreuses à être concernées par cette problématique. Donc, je vous préviens, je vais aborder le sujet à un moment donné sur ma chaîne. Je ne sais pas quand mais ça va être abordé.
Donc, concernant ma libido, je suis sur la bonne voie. Je découvre de plus en plus ce que sont les sensations dans mon corps lié à la sexualité et au plaisir et heureusement j’ai un copain très patient, dans le non jugement et très ouvert qui m’aide à tout décortiquer et que je trouve très séduisant en prime. Donc j’ai beaucoup de chance ! Il m’offre une base stable et sécurisante ainsi que beaucoup de communication. Bref je n’aurais pas pu espérer mieux !
Mais clairement, ma libido, a été abîmée. Parfois je me dis que ce serait plus simple de boire un coup ! Pour passer au dessus des traumas et des injonctions.
Je vous rassure je ne vais pas le faire mais c’est ce que je me dis parfois. J’ai des cravings d’alcool quand je pense à ma sexualité.
Alors je dis que c’est quelque chose que j’ai perdu mais je mets ça entre guillemet. La réalité, c’est que c’est un mal pour un bien ! J’apprends une autre forme de sexualité plus respectueuse de moi, qui prend en compte mon plaisir et qui m’évite d’être à nouveau traumatisée. Donc il n’y a que du bon. En réalité l’arrêt de l’alcool a été une bonne chose concernant ma sexualité. Je suis obligée de trouver d’autres solutions et de résoudre ce problème.
Et je sais maintenant grâce à l’arrêt de l’alcool que tout est possible même quand on pense que c’est totalement impossible.
Voilà je suis honnête, si vous avez les mêmes problématiques que moi ne vous attendez pas à retrouver votre libido comme ça, c’est beaucoup de travail. Et personnellement, après 3 ans, je travaille encore dessus !
Une certaine vie sociale
La deuxième chose que j’ai perdue c’est une certaine vie sociale.
Alors l’arrêt de l’alcool m’a fait revoir mes priorités. Je me suis rendu compte qu’avoir une tonne d’amis n’était pas si important pour moi, que mes amis étaient surtout des potes de beuveries, qu’il n’y avait pas tant que ça d’amour et d’amitié entre nous.
En tout cas, des événements ont fait que je me suis rendu compte que notre amitié ne tenait à rien du tout. Donc je me suis éloigné de ces personnes. Ça a été difficile, il y a eu beaucoup de vide…. Mais c’était salvateur !
Et en fait j’aurais pu à ce moment là me refaire de nouveaux amis qui me ressemblaient plus. Mais ce n’était pas le bon moment pour moi. J’avais besoin d’être seule, de me reconstruire seule, d’apprendre à me connaître aussi avant de retourner vers les autres, vers l’extérieur.
Et c’est ce que j’ai fais. Je n’ai pas cherché activement à me refaire un groupe d’amis. Donc aujourd’hui, je suis invitée aux fêtes par l’intermédiaire de mon copain, un petit peu au travail maintenant et j’ai mes deux meilleures amies qui ont toujours été là, plus les soirées et weekend avec ma famille qui adore faire la fête ! Mais je n’ai pas de groupe d’amis comme avant !
Et ça me va pour l’instant. Déjà parce que je ne comprends plus le concept de groupe. Dans les groupes en général, on ne peut pas s’entendre avec tout le monde, il y a des personnes avec qui on est plus proches que d’autres. Et donc ça n’a pas toujours de sens, je trouve, d’avoir un groupe d’amis. En tout cas, pour moi ça n’a plus de sens. Pour moi maintenant l’amitié c’est de personne à personne.
Et puis, en ce moment, je mets mon énergie ailleurs. Je la mets dans la construction de ma vie, de mon métier, de mes projets et dans la qualité des relations que j’ai déjà.
J’ai évidemment prévu de remettre plus d’amitié dans ma vie à un moment donné mais ce qui est sur c’est que je le ferais différemment. J’ai envie d’avoir des amis avec qui j’ai de réels centres d’intérêt et affinités et pas juste le centre d’intérêt alcool !
Donc là en ce moment, je n’ai pas plus de deux à trois soirées par mois. Donc je n’ai clairement plus du tout la même vie sociale qu’avant.
Et ça quand on boit encore, ça c’est vu comme un point négatif. C’est vu comme quelque chose de perdu.
Mais le mot perdu est relatif : moi aujourd’hui je le vois différemment. Pour moi j’ai gagné des relations plus profondes, plus de connexion avec les autres. Et donc j’ai une meilleure vie sociale qu’auparavant en réalité !
Et j’ai gagné pour mes priorités ! Je ne laisse plus tout tomber pour une soirée ! Je priorise mes objectifs et mes bonnes habitudes. Je sais dire non, poser mes limites quand je suis fatiguée ou que je ne me sens pas. Je me respecte. Je me fais passer en premier.
Je vis une vie intègre et en cohérence avec mes valeurs. Et je ne me fais plus influencer par les autres. La personne que je suis devenue aujourd’hui par mes actions correspond en tout point à la personne que je voulais être il y a 4 ans et que je ne parvenais pas à être…
Mais ça a pris du temps.
J’ai du faire des deuils ! Le deuil de mon ancienne identité un peu barré, folle, toujours dans les extrêmes, sans limites. Le deuil de mes anciens amis. Le deuil de ma personnalité extravertie, qui faisait beaucoup rire les autres, qui est joviale et surtout qui n’est pas chiante !
J’ai du accepter d’être chiante pour les autres.
Enfin surtout être chiante pour ceux qui sont dépendants à l’alcool. Car les gens qui boivent très peu, c’est plutôt les gens qui boivent qu’ils trouvent chiants, hein.
J’ai du accepter ma nouvelle identité, que moi ce qui me plaisait c’était me coucher tôt, me lever tôt et travailler sur des projets créatifs.
Ma nouvelle identité je l’ai choisie, ce n’est pas une identité que je subis de part mes émotions et automatismes.
Alors je n’ai pas complètement changée ! J’ai gardé des choses de la Ange d’avant. De mon ancienne identité j’ai gardé tout ce qui me servait et j’ai jeté tout ce qui ne me servait pas ! C’est pour ça qu’au fond je reste quelqu’un de très fêtarde, qui aime faire la fête, danser, célébrer, trinquer ! J’ai gardé tout le bon et jeté tout le mauvais.
Et là la personne que je suis aujourd’hui me plaît beaucoup plus.
Et surtout, je suis bien plus heureuse ! C’est la seule chose qui compte pour moi aujourd’hui.
Bien voilà ce que j’ai “perdu” entre guillemets en arrêtant l’alcool. Franchement par rapport à tout ce que j’ai gagné, il n’y a pas photo. J’ai largement gagné à arrêter.
Ce que j’espérais avoir et que je n’ai pas eu
Maintenant parlons de ce que j’espérais avoir en arrêtant l’alcool et que je n’ai pas eu ! Ah oui on peut être déçu aussi ! On se fait tout un film sur l’arrêt de l’alcool ! Et parfois ça n’a pas l’effet escompté !
Une amélioration de mon acné
La première chose que j’espérais avoir et que je n’ai pas eue c’est une amélioration de mon acné. Je pensais que mon acné allait disparaître avec l’arrêt de l’alcool ! Complètement ! Et bien ce n’est pas du tout ce qu’il s’est passé. J’ai été assez déçue la dessus.
Il s’est avéré que c’était surtout le manque de routine pour prendre soin de ma peau, le gluten et le sucre, les hormones avant et pendant mes règles et le manque de sommeil qui me donnaient des boutons. J’ai du isoler les causes pour en arriver à cette conclusion, ça a été un sacré travail. Donc l’arrêt de l’alcool n’a pas d’un coup amélioré ma peau !
Mais l’alcool était quand même indirectement lié : l’alcool c’est du sucre, donc j’ai quand même vu une amélioration de ma peau quand j’ai arrêté. Et puis en réalité c’est grâce à l’arrêt de l’alcool que j’ai pu prendre soin de ma peau et faire du sommeil ma priorité.
Donc l’arrêt de l’alcool a quand même participé à l’amélioration de mon acné.
Une forme olympique !
Deuxième chose, je pensais qu’en arrêtant l’alcool j’allais être en pleine forme tout le temps ! Grosse déception aussi ! Quand j’ai arrêté l’alcool j’ai été terriblement fatiguée les 6 premiers mois. Je ne sortais pas trop de ma chambre, je dormais énormément !
Récemment j’ai re-regardé Forrest Gump et pour ceux qui ont la ref : il y a un moment dans le film où Jenny vient s’échouer chez Forest Gump. Elle se pointe chez lui et se met à dormir pendant des jours. Et bien j’ai l’impression d’avoir vécu ça ! J’étais tellement épuisée de ma vie, des soirées, du manque de sommeil, de l’anxiété, du stress, des traumas, des émotions désagréables que je ne faisais que dormir. J’étais vidée ! A cela s’ajoutaient le sevrage d’alcool et les déséquilibres dans le cerveau dus à l’arrêt. C’était vraiment très dur, très fatiguant.
A côté de ça j’allais quand même bien, la joie d’avoir enfin arrêté contrebalançait et j’avais décidé d’être patiente.
Mais cette fatigue est restée très, très longtemps !
Alors elle était de moins en moins présente au fur et à mesure de mon abstinence… Mais elle a quand même été présente pendant très longtemps.
Jusqu’à il y a encore un an, j’avais des jours où ça allait et des jours d’extrême fatigue. Dans ces jours là j’étais confuse, avec du mal à réfléchir et à me concentrer.
Et ça ça a vraiment été décevant. Je suis allée chez le médecin plusieurs fois, j’ai fais plein de prises de sang. Et en fait, la seule solution c’était d’être patiente. D’attendre que mon corps se répare.
Et en réalité il y avait l’arrêt de l’alcool qui fatigue mais il y avait aussi le fait qu’avant, j’avais l’habitude de répondre à la fatigue par l’alcool. Donc je cachais la fatigue et j’étais fatiguée quand je le voulais bien enfait.
Donc expérimenter ma vraie fatigue, c’était nouveau pour moi. C’était surprenant. Je n’avais pas l’habitude. J’ai du apprendre à me reposer ! A écouter mon corps.
Et donc là comme pour l’acné, il y avait en réalité de nombreuses causes ! Je me suis probablement enlevée une sacrée épine du pied en arrêtant l’alcool mais il y avait aussi une fatigue morale de ruminations constantes de mes traumas, un manque d’activité physique, un manque d’activités de repos plus tard quand j’ai commencé à travailler comme une acharnée et une alimentation par toujours au top. Tout ça était directement lié à ma fatigue.
Donc ça s’est amélioré au fur et à mesure des 3 ans, à mesure que je traitais les causes. Ce n’était pas uniquement l’alcool qui était impliqué, il y avait d’autres choses à traiter.
Mais quand même, je précise que je n’aurais pas pu traiter ces causes si je n’avais pas arrêté l’alcool dooooonc on peut en déduire que c’est quand même des bénéfices de l’arrêt de l’alcool même si ce n’est pas directement lié !
Voilà pour le bilan de mes 3 ans sans alcool.
Le résultat de beaucoup de travail
Alors je tiens à préciser que tous les bénéfices que j’ai présentés dans cet article ne sont pas apparus comme par magie grâce à l’arrêt de l’alcool. Il y a eu beaucoup de travail derrière. L’arrêt de l’alcool a été déterminant car c’était de là que tout découlait, ça a été un moment pivot qui a tout changé mais j’ai énormément travaillé sur moi avant et après l’arrêt.
J’aimerai vous dire que… malheureusement… ou heureusement !… Il n’y a pas de baguette magique. Ce n’est pas juste en arrêtant l’alcool sur un coup de tête sans que rien n’ait changé dans votre vie, que vous obtiendrez ces bénéfices là ! Il ne suffit pas de dire je veux arrêter l’alcool pour que ça marche.
Einstein a eu cette parole que j’adore « La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent »
L’arrêt de l’alcool, c’est une démarche active. Ça passe par un changement de croyances, de mode de vie et parfois d’environnement, d’entourage. C’est aussi l’acquisition de compétences et d’habiletés pour faire avec les cravings mais aussi avec les émotions.
Et ce qu’il faut bien comprendre c’est que les choses prennent du temps. Rien ne vient du jour au lendemain.
Il y a des tonnes de choses à mettre en place dans sa vie. Petit à petit.
Ça il faut en avoir conscience.
Donc il est vraiment important d’être patient et surtout bienveillant envers soi ! Soyez doux envers vous même. Pour moi il n’y a que ça qui a fonctionné.
Et puis après l’arrêt il ne faut pas non relâcher ses efforts, car en réalité le vrai défi c’est de maintenir le comportement sur le long terme. Donc il est important de continuer à travailler sur soi après l’arrêt, pour ne pas rechuter.
Pour cela, il faut apprendre à faire avec le craving. Le craving c’est l’envie irrépressible de boire. Alors beaucoup d’entre vous se demandent si j’ai encore des craving après 3 ans d’abstinence. Et bien la réponse est oui ! Je n’ai plus d’envie irrépressible, c’est à dire que je ne peux pas contrôler mais j’ai toujours des pensées de craving ! Des moments ou je me dis “Tiens, je boirais bien un verre là”. Alors ce n’est plus du tout comme au début de mon abstinence, je remets très vite de la conscience et je fais autre chose. Mais c’est des cravings qui peuvent être très déstabilisants. Ils surgissent comme ça, sans crier gare, dans des contextes dans lesquels j’ai beaucoup bu. Et le temps de cette pensée, je suis à nouveau la Ange de l’époque. C’est très furtif mais c’est des moments ou je ne suis plus la personne que je suis aujourd’hui.
Donc rester abstinent c’est également un travail de vigilance ! De préparation et d’anticipation. De nombreuses personnes peuvent en témoigner, le craving peut surgir après des années d’abstinence alors même que la personne n’avait plus eu d’envies du tout. Et souvent, c’est parce qu’elles ne s’y attendaient pas et qu’elles avaient baissé leur vigilance que cela à mené à une rechute.
D’ailleurs j’aimerais préciser que je n’ai jamais prétendu que je ne rechuterai jamais. Beaucoup de gens me disent : “Tu verras”, “Tu es bien prétentieuse”, “Des années et hop une rechute” “Une fois la jeunesse passée et l’amour terminé, c’est beaucoup plus difficile de tenir.”
J’aimerais dire à ces personnes que je suis tout à fait consciente que ça peut arriver. Je n’ai jamais prétendu que de sur j’allais réussir à être abstinente toute ma vie ! Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, je ne sais pas du tout ce que je vais vivre.
Mais c’est normal que j’y croie à fond, sinon autant tout laisser tomber…
Par contre, il y a une chose que je sais… C’est que si jamais je rechute, j’aurais les armes pour m’en sortir car j’ai beaucoup travaillé sur moi et sur cette question de l’addictologie. Je me suis relevée une fois, je peux le refaire. J’ai confiance en moi là dessus.
Donc j’ai toujours des craving par ci, par là. Mais je sais que c’est la dépendance qui parle.
Souvent quand j’ai un craving, mon meilleur moyen pour passer outre c’est de l’exprimer. Les gens qui ne connaissent pas ce que c’est l’addiction me disent : “Ah ba bravo que penseraient tes abonnés si ils t’entendaient dire ça ?” Mais ces personnes ignorent que là est tout le travail ! Le travail c’est de faire avec ce craving ! Le tolérer sans y succomber ! C’est le seul critère diagnostique qui reste après l’arrêt.
Moi j’ai rien à cacher. J’ai encore des cravings et les exprimer est une stratégie à part entière pour faire face à ce craving. Plutot que de réprimer et de faire que y penser dans mon coin je partage. Le fait d’exprimer permet d’obtenir du soutien.
Du soutien de mon copain par exemple ! Par exemple, j’ai souvent des cravings quand on cuisine tous les deux. Avant, ensemble, on cuisinait puis on buvait du rouge. Enfin, je buvais du rouge. Donc dans ces moments là j’ai toujours envie de rouge. Je l’exprime. Et lui me dit “Et là ça a t’apporterai quoi de boire ?” En faisant ça, il me rappelle mes motivations, mes valeurs et tout ce que j’aurais à perdre si je buvais.
On en reparlera mais c’est important d’avoir un entourage soutenant.
Et de continuer à travailler sur soi constamment.
Ce n’est pas j’ai arrêté de boire et c’est bon ! C’est un changement bien plus profond que ça d’arrêter de boire. Et je ne vais pas vous mentir, ce changement nécessite du travail et des efforts. Il n’y a pas de méthode miracle.
Ce travail en question, avant et après l’arrêt, je vous en reparlerai très prochainement. C’est lié à ce fameux projet dont je ne peux vous parler et sur lequel je travaille depuis des mois.
Bien ! Je vais m’arrêter là sinon ça va être un article super long encore.
Courage à tous ceux qui veulent arrêter ! Dites vous qu’on a un biais cognitif dans le cerveau qui nous amène à percevoir davantage ce qu’on va perdre que ce qu’on va gagner !
Et dites vous que malgré les défis, ça en vaut vraiment la peine ! Cela peut transformer vos vies ! Moi en tout cas, ça a complètement transformé la mienne ! J’ai l’impression que l’alcool c’était dans une autre vie tant mes croyances, façons de penser et actions sont différentes.
Et je vois avec le recul que j’ai eu des réels paliers de bien être ! Je vous en ai souvent parlé dans mes articles, au fur et à mesure de mon abstinence et de mes bilans. Un mois après avoir arrêté j’étais super heureuse ! Malgré la fatigue je me sentais mieux ! Puis j’ai été encore plus heureuse un an après, puis six mois après, puis encore un an après.
Sachez que j’étais ultra sincère à chaque fois que je vous ai dit que je me sentais mieux.
Mais à chaque fois que je vous disais ça, je ne savais pas que je me sentirais encore mieux plus tard ! Je ne l’imaginais même pas.
Aujourd’hui, je n’ai jamais été aussi heureuse de ma vie ! Même enfant, je n’ai pas le souvenir d’avoir été aussi heureuse. Je me demande si je peux être encore plus heureuse et épanouie que ça ! L’avenir me le dira !
C’est la fin de cet article !
Je vous souhaite un bon mois de décembre et surtout prenez soin de vous !