Voilà 1 aaaaan que j'ai arrêté l'alcool ! Je pense que c'est le plus grand succès de toute ma vie ! Je suis trop fière de moi ! C’est dingue ! Si un jour on m’avait dit que d'un : j’arrêterais l’alcool et que de deux : je tiendrais un an. Je n’y aurai pas cru ! J’aimais beaucoup trop l’alcool, et pourtant ! Aujourd'hui j'ai arrêté !
Alors cet article à plusieurs buts.
J’aimerais déjà vous donner les raisons principales de mon arrêt. Ça faisait quand même trois ans que j’essayais d’arrêter l’alcool ! Qu’est ce qui a fait que cette fois-ci j’ai réussi ? J’aimerais aussi vous parler de l’après alcool (qui n’est pas forcément tout rose) et vous donner les raisons pour lesquelles je n’ai pas rechuté.
Enfin je vais un peu vous donner des nouvelles : où j’en suis aujourd’hui. J’espère sincèrement que cet article vous donnera des pistes pour que vous puissiez arrêter à votre tour.
- Avant l’arrêt : raisons qui ont fait que j'ai réussi à arrêter
- Raison 1 : un changement d'entourage
- Raison 2 : Un changement d'environnement
- Raison 3 : Acceptation d'être abstinente à vie
- Raison 4 : S'informer sur l'alcool + nombreux essais
- L'après alcool : raisons qui ont fait que je n'ai pas rechuté
- RAISON 1 : Travail sur soi
- RAISON 2 : j’ai remis du sens dans ma vie !
- RAISON 3 : changement de personnalité
- Ou j'en suis aujourd'hui ?
Avant l’arrêt : raisons qui ont fait que j'ai réussi à arrêter
Alors quelles sont les raisons pour lesquelles j’ai arrêté ? Alors je vous avoue tout ce que je vais vous raconter là c’est mon constat après coup. Avec le recul j’ai pu identifier ce qui a fait que j’ai arrêté l’alcool. Mais sur le moment, je ne savais absolument pas ce que je faisais !
Raison 1 : un changement d'entourage
Donc déjà je vais vous remettre le contexte : on est 1 an environ avant que j’arrête l'alcool. Ça fait déjà deux ans que j’essaye d’arrêter de boire.
A ce moment-là j’ai compris une chose. J’ai compris que mes amis m’empêchaient d’avancer dans la vie. Ils m’empêchaient de me diriger vers ce qui était vraiment important pour moi. La drogue était la base de notre groupe. Si je voulais arrêter l’alcool je ne pouvais pas rester.
Ça n’a pas été facile d’arrêter de les voir loin de là ! J’ai beaucoup aimé faire partie de ce groupe. Puis c’est des personnes que j’ai aimées et avec qui j’ai quand même eu 6 ans d’amitié ! Mais on commençait à suivre des chemins différents. Si j’ai réussi à arrêter de les voir c’est parce qu’ils m’ont un peu facilité la tâche en me poussant doucement vers la sortie. Et je n’ai pas insisté pour rester ! Ça a été un mal pour un bien car je sais que je n’aurais pas pu arrêter si j’avais continué de rester avec eux. Je pense vraiment que c’est la première raison pour laquelle j’ai arrêté l’alcool.
J’ai donc eu une période assez difficile, j’ai dû apprendre à être seule le soir, à ne plus faire partie d’un groupe et à me détacher progressivement de mes amis. Avec ça il y a tout un pan de mon identité de fêtarde qui s’est écroulé. J'ai commencé à traîner avec les amis de mon copain qui eux ne boivent quasiment pas. Ce que je trouvais fou à l'époque. Je ne comprenais pas comment ils faisaient pour boire si peu ! J’étais encore un peu dans le déni. Donc ça, c’était 1 an environ avant d’arrêter.
Raison 2 : Un changement d'environnement
L’année se passe. Un mois et demi avant d'arrêter l'alcool, je n’allais pas super bien. J’étais un peu perdue. Je n’avais pas de projet pro qui me plaisait réellement. Donc pas vraiment de perspectives d’avenir. J’avais gardé mon job étudiant pour payer mon loyer, j’étais caissière. Mon travail me stressait pas mal, les clients, les néons, les managers, au bout de deux ans dans ce supermarché je n'en pouvais plus ! Je n’étais donc pas heureuse. Et surtout j’avais toujours ce même problème d’alcool. Boire de l’alcool me faisait souffrir. J’avais du mal à avancer dans la vie. J’avais toujours ce même besoin de boire tous les deux/trois jours et toujours les mêmes journées non productives à être en gueule de bois. Je n’arrivais pas à mettre de côté. Je bossais juste assez pour payer mon loyer et bouffer. Bref j'avais un manque de sens total dans ma vie.
Il se trouve que peu de temps auparavant, mes parents qui sont séparés, se sont associés pour acheter un gîte au milieu de la campagne. Sur le terrain il y a une petite indépendance. Un jour, après être rentrée chez eux un week-end, j'ai un peu pété les plombs. J’ai demandé à mes parents si je pouvais revenir et j’ai tout quitté sur un coup de tête ! Je n’ai pas trop réfléchi, je ne suis plus retournée au taf et j’ai déménagé. J'avais un besoin viscéral de quitter la ville. J'avais besoin de nature, de vignes, d'animaux sauvages, de petits oiseaux. J'avais besoin de revenir à l'essentiel, de faire une grosse pause. Pour que je rentre chez mes parents il fallait vraiment que je sois mal je vous assure. Si on m’avait dit qu'un jour je rentrerai chez mes parents je n'y aurai pas cru ! C'est pourtant ce que j'ai fait ! Et je ne regrette pas ça a été une des meilleures décisions de toute ma vie !
Parce que je pense vraiment avec le recul que le fait de changer d'environnement a été la seconde raison pour laquelle j'ai arrêté l'alcool ! J'y ai vu l'opportunité de me poser pour faire le point sur ma vie mais aussi d'apaiser les relations avec mes parents. Ils ont eu la gentillesse de m'accueillir et ça, je leur en serais toujours reconnaissante. C’est grâce à eux que j’ai pu prendre ce temps pour moi.
Je pense que le fait de partir loin des tentations et du stress m'a énormément aidée ! J'étais loin des soirées, loin des bars, loin de la ville dans laquelle j'ai bu pendant 10 ans. Je vous en ai parlé dans mon article L’origine du craving.
Notre cerveau associe des situations, des lieux à notre consommation d'alcool. Le gîte de mes parents était un lieu neutre. Ce n'était pas la maison de mon adolescence dans laquelle j'ai eu mes premières cuites, ni un lieu associé à ma consommation.
Raison 3 : Acceptation d'être abstinente à vie
MAIS je n'ai pas arrêté l'alcool pour autant ! Non, non !
Chez mes parents il y avait un sacré facteur risquant de me faire boire : la présence de mes parents ! Normal, c’est chez eux. Mes parents et moi ça n'a pas toujours été la joie ! Et l'alcool est pas mal présent chez eux aussi. En plus de ça, mes frères et sœurs étaient là car c'était le confinement à ce moment-là. Et dans ma famille confinement = soirée tous les soirs !
Donc j'ai commencé à me bourrer la gueule là-bas aussi. Je n’arrivais toujours pas à me modérer. J’avais à nouveau un problème d’entourage. Sauf que ma famille a beau être parfois totalement dysfonctionnelle, je ne voulais pas couper les ponts comme avec mes amis.
Donc je ne voulais pas continuer à boire comme ça et je ne voulais pas me couper de ma famille. J’ai donc pris la décision d'être abstinente à vie à ce moment-là. A partir du moment où j'ai accepté ça, tout est devenu plus simple. J'ai eu un déclic en fait ! Je me suis dit : "Si tu continues à boire ici tu vas faire de ce lieu un lieu de consommation et rien ne va changer dans ta vie !" J’avais pris des risques en rentrant chez mes parents donc il fallait au moins que ça serve. :D
Je pense que le fait d'avoir accepté d'être abstinente à vie est la troisième raison pour laquelle j'ai arrêté l'alcool.
Raison 4 : S'informer sur l'alcool + nombreux essais
MAIS ça ne suffisait pas ! Il fallait que j'apprenne comment arrêter l'alcool ! J'ai décidé de voir ça comme si j'apprenais une nouvelle compétence. J'allais essayer, réessayer et réessayer encore jusqu'à réussir. J'ai donc commencé à m'informer à fond sur l'alcool ! J'ai lu beaucoup de livres mais aussi des articles scientifiques, je voulais absolument tout connaître de mon ennemi. Le but était de le battre sur son propre terrain, voyez ?
J'ai donc rechuté, rechuté et rechuté encore mais réessayant différemment à chaque fois. J'ai mis toute mon énergie là-dedans. A force de lire sur le sujet de l’alcool j'ai compris que je ne pouvais pas arrêter l'alcool et continuer à faire des soirées en même temps. C’était impossible. J'ai donc trouvé ce qui marchait pour moi : manger tôt avant l'heure de l'apéro et aller me coucher tôt, très tôt pour vite passer à la journée du lendemain.
Donc la 4ème raison pour laquelle j'ai arrêté c'est que je me suis informée à fond sur l'alcool et j'ai réessayé, réessayé jusqu'à arrêter.
Donc ! Voilà ce sont selon moi les 4 principales raisons qui ont fait que j'ai arrêté l’alcool le 5 décembre 2020 il y a un an à 25 ans !
Évidemment il y a eu de nombreux déclics bien avant ça. Je savais que l'alcool était mauvais pour moi depuis longtemps ! Mais si j'ai réussi à concrétiser cet objectif je pense vraiment que c'est parce que j'ai changé d'entourage et d'environnement. Sans le savoir c'était des pas vers l'arrêt de l'alcool. J'ai pu me sevrer tranquillement, sans stress et sans tentations. Je pense qu’il n’y a pas de recette miracle malheureusement. Si vous n’arrêtez pas de rechuter, vous savez ce qu’il vous reste à faire.
L'après alcool : raisons qui ont fait que je n'ai pas rechuté
Alors maintenant j'aimerais vous parler de l'après alcool, de ce qu'il s'est passé durant cette année, durant ce 1 an sans alcool. Et je vais vous donner les raisons pour lesquelles, selon moi, je n’ai pas rechuté.
Reprenons à mon arrêt le 5 décembre 2020. Déjà j'ai eu une période de sevrage.
Alors heureusement je n'ai pas eu de complications graves mais c'était quand même corsé. J'ai très mal vécu la première semaine. Je me sentais confuse, déprimée, j'avais du mal à réfléchir correctement. Dites-vous j'ai même quitté mon copain à ce moment-là ! On s'est remis ensemble immédiatement je vous rassure mais c'est pour vous dire l'état dans lequel j'étais. J’étais à l'ouest, plus sûre de rien.
1 semaine après ça allait mieux déjà ! J'avais tenu bon et j'avais enfin atteint mon objectif ! J’étais trop contente d’être enfin libérée !
MAIS à ce moment-là j’ai dû faire face à l’après alcool. C’est quelque chose auquel je n’avais pas réfléchi. Pour moi dans ma tête ma vie irait tout de suite mieux après l'arrêt de l'alcool ! Mais ça n'a pas été le cas, ça c'est important que vous le sachiez !
Tout à coup tout ce que j’avais noyé dans l’alcool depuis des années a ressurgi !
- Mes traumatismes
- Mes souvenirs honteux
- Mon vide intérieur
- Mon anxiété
- Ma déprime
- Mon hypersensibilité
- Une perte totale de confiance en moi
- Mais aussi de libido.
Tout ça a surgi et s'est mélangé !
En arrêtant l'alcool vous vous enlevez une sacrée épine du pied mais il faut que vous sachiez qu’il faut continuer à travailler sur soi encore et encore, sinon il y a un grand risque de rechuter et de ne pas tenir son objectif !
Donc je pense que la première raison pour laquelle je n'ai pas rechuté est que j'ai énormément travaillé sur moi.
RAISON 1 : Travail sur soi
J’ai pris vraiment ce temps pour travailler sur chaque difficulté que je rencontrais. Malgré le fait que ce soit dur, je n’ai jamais remis mon arrêt en cause. Je me suis dit : "C’est le moment de faire face ! C’est le moment de régler tes problèmes, de surmonter tes difficultés. Une fois que tu auras réglé ces problèmes c’est pour la vie. Tu auras avancé. Et tu n’auras plus jamais besoin d’alcool pour faire telle ou telle chose."
Donc tous les jours, j'ai écrit. A chaque fois que je rencontrais une difficulté, je lisais tous les livres qui existaient sur le sujet. Et j'avançais dans ma tête. Je me mettais des petits objectifs pour aller mieux.
J'ai commencé à 15 ans donc tout ce que j'ai appris, je l'ai appris avec l'alcool : j'ai appris à faire soirée seulement avec de l’alcool, passer des moments entre amis avec l’alcool, m'amuser avec de l’alcool, me détendre, avoir confiance en moi, faire l'amour avec l'alcool. Quand j'ai enlevé l'alcool de l'équation, je me suis rendu compte que je ne savais plus rien faire de tout ça. J’ai dû apprendre peu à peu à être fonctionnelle sans alcool. J’ai dû tout réapprendre.
Je me suis rendu compte que sans alcool j’étais complètement pétrifiée.
Je n’avais pas confiance en moi, pas d’estime de moi, peur de tout !
J’ai découvert ma vraie personnalité qui était bien cachée depuis toutes ces années. Je me suis découverte anxieuse : stressée pour tout mais aussi hypersensible. Je me suis rendu compte que j’ai besoin de calme, de silence et d’introspection pour me ressourcer. J’ai dû apprendre et j’apprends encore à me relaxer, à respirer mais aussi à écouter mon corps. Aujourd’hui je suis beaucoup plus présente et consciente qu’avant.
J’arrive aussi de mieux en mieux à réguler mes émotions et à débloquer des vagues de bienveillance envers moi-même. Surtout quand mes souvenirs honteux ressurgissent.
J’ai dû apprendre à me respecter et à mettre des limites avec les autres. J’ai appris à me faire passer en priorité. Mais j’ai aussi pris mes responsabilités en arrêtant de me mettre dans le rôle de la victime.
J’ai dû travailler sur mes traumatismes que j’avais noyés dans l’alcool et qui ont soudain ressurgi ! J’avais réussi à anesthésier mon cerveau et à ne plus y penser. J’ai dû leur faire face un à un, me les remémorer et les accepter. J’ai appris à pardonner.
J’ai dû faire face à mon vide intérieur. Sans alcool je me sentais vide. Plus rien n’avait de saveur. Tout me semblait ennuyeux. Je me suis rendu compte à quel point j’avais besoin de remplir ce vide : en buvant mais aussi en mangeant, en dépensant dans des fringues, dans des conneries… Aujourd’hui ce vide est toujours là et je pense qu’il sera toujours là mais je ne le remplis plus, je le conscientise, je l’accepte et je continue à faire ma vie. J’ai remarqué que je gère beaucoup mieux la frustration qu’avant. Je ne fonctionne plus sur le court terme. De manière générale je dépense moins, je réfléchis plus à ce que j’achète mais aussi à ce que je mange. Ça peut paraître bête mais me dire : non je ne vais pas manger tout le paquet de gâteau, je vais en garder pour plus tard, c’est énorme pour moi ! Je n’arrivais pas à faire ça avant ! Maintenant j’arrive à faire intervenir ma raison.
Dans tout ce que je viens de vous lister là, il y a des choses qui sont acquises et des choses qui ne le sont pas encore totalement. Je suis encore en train d’apprendre. Ça prend du temps mais je sais que je suis sur la bonne voie. Je progresse tous les jours.
Mon principal problème aujourd'hui est ma confiance en moi. Elle est là parfois hein, sinon je ne serais pas en train de tourner cette vidéo, mais elle fait sa vie, parfois elle est là, parfois elle repart. Heureusement au fur et à mesure du temps elle s'installe de plus en plus.
J’ai toujours beaucoup de mal à réguler mes émotions. Je me sens parfois inadaptée à cette société dans laquelle les émotions sont perçues comme de l’instabilité, de la non-fiabilité, de l’immaturité ou de la faiblesse.
Il y a beaucoup de situations qui me font me sentir inadaptée.
C’est le cas par exemple pour passer mon permis. J’ai énormément de mal à faire abstraction des critiques ou des haussements de ton de la monitrice. Une fois sur deux je finis en pleurs. Je n’arrive pas à faire ce qu’elle me demande : je n’arrive pas à prendre des décisions rapidement, à coordonner mes mouvements, à anticiper, tout ça en surmontant les critiques. Je pense aussi que mon ancienne consommation d’alcool n’y est pas pour rien. Donc j’arrête de m’acharner, je pense qu’il faut attendre un peu que ça se reconstruise à l’intérieur de mon cerveau. Je vous ai parlé des dégâts du binge drinking sur le cerveau dans mon article Les effets de l’alcool sur le cerveau partie 2, si cela vous intéresse.
En plus je n'ai pas vraiment besoin d’une voiture, je n’ai pas d’enfant, je n'ai pas spécialement envie d’avoir une voiture qui me coûte de l’argent. Mais j’ai quand même passé mon BSR pour être mobile ! Oui je sais c’est le permis qu’on peut passer à partir de 14 ans. Mais les gens ne se rendent pas compte à quel point pour moi c’est une victoire ! Et à quel point pour moi pour l’instant c’est nettement moins compliqué que de conduire une voiture.
De manière générale, j'ai appris quelque chose de très important quand on arrête l’alcool : la patience !
Suivant la consommation que vous avez eue, reprendre une vie normale juste après est parfois très compliqué. Il faut accepter que ça prenne du temps de fonctionner à nouveau sans alcool, c’est normal. La société nous demandera toujours d’être plus performants, plus productif. Si on ne s’autorise pas à prendre du temps pour nous alors personne ne nous dira de le faire. Il faut s’autoriser à ralentir. Il faut accepter aussi qu’on ne peut pas, avoir eu une consommation excessive d’alcool pendant des années, et en être au même point que ceux qui n’ont pas bu durant leur vie. Si je regarde autour de moi, toutes les personnes de mon âge ont déjà leur permis et un travail.
Moi j’ai choisi une autre voie donc je n’ai pas tout ça. Il y a encore deux mois j’avais 25 ans, pas de permis, pas de travail et j’habitais chez mes parents. Mais ce n'est pas grave. J’ai appris d’autres choses. On ne peut pas comparer.
Donc si j’ai bien un conseil à vous donner quand vous arrêtez c’est d’être patient et bienveillant envers vous-même. C’est OK de prendre du temps pour soi, c’est OK d’avoir besoin de plus de temps que les autres.
Je pense que la seconde raison pour laquelle je n’ai pas rechuté est que j’ai remis du sens dans ma vie.
RAISON 2 : j’ai remis du sens dans ma vie !
Depuis petite, j’ai toujours voulu aider, accompagner les autres. Toujours. Donc quand j’ai réussi à arrêter l'alcool, je me suis dit qu’il fallait que j’en parle. J’ai donc commencé un compte Instagram pour parler alcool. Mais je me suis rendu compte que je n’arrivais pas à délivrer autant de valeur que je voulais j’ai donc j’ai créé une chaîne YouTube et ce blog. Et depuis je crois que c’est ce que j’aime faire le plus dans ma vie, ça me passionne ! Je pense que créer des vidéos YouTube et écrire des articles pour vous m’apporte énormément de dopamine ! Tellement que ça a pris le pas sur mon addiction ! Donc j’ai remis du sens dans ma vie, j’ai trouvé quelque chose qui me passionne. Et je sais très bien que si je me remets à boire, je vais perdre tout ça. Je vais perdre ces nombreuses journées productives gagnées grâce à l’arrêt de l’alcool. Donc rien que pour ça j’ai envie de maintenir ma sobriété.
RAISON 3 : changement de personnalité
Je pense que la troisième et principale raison pour laquelle je n'ai pas rechuté c'est que j’ai changé de personnalité, d’identité. Je ne suis plus la même depuis que j’ai arrêté de boire ! Mes priorités ont totalement changé !
Je suis passé d'une personnalité fêtarde, extravertie, sans gêne, impulsive à une personnalité plus calme, plus réfléchie sur le long terme, plus en phase avec elle-même, je cherche plus la qualité dans les relations que la quantité.
Aujourd’hui je peux aller à des soirées sans problème sans avoir envie de boire mais ce n’est plus ma priorité. Je crois que j'ai accepté d'être une mamie qui se couche tôt et se lève tôt tous les jours. Ça me permet d’avoir le temps de bosser sur mes projets.
J’ai vraiment la sensation d’avoir fait le deuil de ma vie passée. Avant j'avais cette espèce de fureur de vivre en moi ! Je brûlais la chandelle par les deux bouts. Je n’en avais rien à foutre, je pouvais mourir je m'en foutais complètement ! J'aimais la provoc, la violence, la souffrance, l'autodestruction. J’aimais la folie ! Mon modèle féminin c'était Harley Quinn vous voyez.
Je me souviens j'avais dit ça à ma psy, elle m’avait dit : "Mais Harley Quinn elle est pathétique, vous vous rendez compte ?" Je me souviens ça m'avait marqué. En fait j'étais hors réalité !
Cette fureur de vivre que j'avais en moi s’est finalement révélée être ma plus grande illusion ! Comment j'ai pu croire pendant si longtemps que la violence, l'autodestruction c'était ça la vie ? Comment j'ai pu croire ça pendant toutes ces années ?
Pour moi maintenant le plus important c’est que je sois heureuse. Je ne veux plus de violence, de souffrance, de drames. Je veux de l’amour, de la communication, de la joie, être passionnée, vivre longtemps et en bonne santé, avoir des relations saines et de qualité avec mes proches. Je veux faire ce qui me rend heureuse !
Ou j'en suis aujourd'hui ?
Alors évidemment il y a un moment où il faut retourner à la vie. Retrouver un travail, une vie sociale. J’ai beaucoup réfléchi pendant 10 mois, j’ai eu soudain besoin d’agir. J’étais arrivée au bout de ce que je pouvais apprendre par la théorie. A quoi bon lire des livres de confiance en soi si on ne l’expérimente pas, vous voyez ?
Donc depuis deux mois je suis retournée en ville. Je suis retournée à Aix-en-Provence, là où j'ai beaucoup bu pendant 10 ans ! C’est assez étrange parce que j'ai des souvenirs de moi bourrée à chaque coin de rue, dans chaque parc, chaque bar... ça fait bizarre et en même temps j'ai l'impression d'arriver dans une nouvelle ville. Je suis trop contente de découvrir cette ville sobre. Il y a plein de lieux, d'activités, de cafés que je ne connaissais pas.
J'ai dû me trouver un petit travail pour vivre. Donc en ce moment je suis femme de chambre dans un petit hôtel. Et ça me convient pour l'instant. Ça me convient parce que c'est un temps partiel, ce qui me permet de continuer à vous faire des vidéos. Donc dès que je rentre du boulot hop je bosse sur mes articles et vidéos. Et surtout, surtout ça me permet de bouger ! Je fais 5 heures de sport par jour du coup, ce qui est PAR-FAIT pour moi parce que je n'ai absolument aucune motivation à faire du sport depuis que j'ai arrêté l'alcool. Donc je me re-muscle progressivement, je rentre du boulot j'ai mal partout mais c'est très bien c'est ce qu'il me faut !
A côté de tout ça, je suis super contente parce que j'ai été acceptée il y a 15 jours en tant que patiente experte donc je vais pouvoir être formée en addictologie et à l'accompagnement. Je vais pouvoir aller dans des associations pour accompagner des personnes qui souhaitent arrêter l’alcool donc je suis ravie ! Ça me rend super heureuse ! Une fois de plus c'est l'arrêt de l'alcool qui me permet de me lancer là-dedans ! J'aurais été incapable d'accompagner qui que ce soit en continuant à boire. Je pense qu'aider les autres alors tu ne prends pas soin de toi, c'est un peu un non-sens. Donc je suis contente j'ai la sensation de me connecter à quelque chose de plus grand que moi, de plus grand que ma petite vie. L'alcool m'a fait beaucoup souffrir et je vois encore de la souffrance autour de moi donc je suis contente de participer à un monde plus sobre !
J'ai donc fait une pause plus que bénéfique pendant 1 an. Aujourd'hui je pense que ce 1 an a été le 1 an le plus utile de toute ma vie. Franchement c'est quoi 1 an sur une vie ? Rien du tout ! Je suis contente d'avoir pris ce temps pour moi ! Je me rends compte que j’ai vécu dans le brouillard pendant 10 ans, gouvernée par mes pulsions, bloquée dans une vie qui ne me rendait pas heureuse. Aujourd’hui je sais que je ne retournerai plus jamais vers l'alcool. J’ai enfin pu faire face à mes souffrances et devenir une meilleure version de moi-même. Le 5 décembre est donc à présent la date de mon anniversaire de sobriété, de ma renaissance et ça je peux vous dire qu’à présent je l’attends plus que mon propre anniversaire.